Veiller c’est prĂ©parer avec amour le retour de l’aimĂ©, en s’oubliant soi-mĂȘme. Nous sommes dans cette nuit en un temps dĂ©cisif, car c’est le temps du choix et des rĂ©alisations de l’amour. Le Christ nous l’offre pour nous prĂ©parer, Il nous prĂ©vient que la fin arrivera Ă  l’improviste. Mais, surtout, le retour du MaĂźtre

Mon bel amour; Nom de l’artiste Cynthia Coulombe BĂ©gin Je crois en l’importance de la bienveillance que l’on saupoudre dans les petits gestes du quotidien. À travers les activitĂ©s de La porte rouge, une partie de ma satisfaction de compassion rĂ©side dans l’attention portĂ©e aux petits gestes qui sĂšment de la gentillesse et du beau. Dans mes formations, je vous parle souvent de satisfaction de compassion et de combien elle est importante Ă  nourrir au quotidien. Cette compassion, elle peut s’offrir aux autres, Ă  soi tout comme Ă  notre environnement. En participant aux formations de La porte rouge, vous semez de la bienveillance autour de vous. Le saviez-vous? Au cƓur de nos activitĂ©s, se trouve une intention de Redonner Ă  la communautĂ© une partie des bĂ©nĂ©fices de La porte rouge sert Ă  redonner Ă  la communautĂ©. Du fond du cƓur, merci !Ajouter du beau dans la vie des aidants professionnels peu Ă  peu, La porte rouge consultation migre ses activitĂ©s vers des Ă©vĂšnements qui auront une saveur de beau et de doux
 C’est ce que j’appelle affectueusement “changer notre algorithme d’exposition”. Ça ressemble Ă  quoi, concrĂštement ? Ce sont des fleurs fraĂźches Ă  votre table, lors du prochain Ă©vĂšnement. Ça goĂ»te sucrĂ© aussi, lorsque vous ouvrez votre trousse de formation Ă  la maison. C’est une expĂ©rience sensorielle oĂč tous vos sens seront en Ă©veil, lors de notre prochaine prĂ©sentation en salle. Et plein d’autres petits dĂ©tails, qui viennent du fond du notre empreinte Ă©cologique bien que notre matĂ©riel de formation soit imprimĂ©, nous travaillons trĂšs fort Ă  diminuer notre empreinte Ă©cologique de toutes sortes de façons. 2021-2022 a une cible claire et nette rĂ©duire le matĂ©riel associĂ© Ă  l’envoi de nos colis et s’il est nĂ©cessaire vraiment nĂ©cessaire ?!, nous veillons Ă  utiliser des matĂ©riaux recyclables, rĂ©utilisables, compostables et local. LES PROJETS Trousses d’accueil 2021 ÉtĂ© 2021 trousses d’accueil pour femmes et enfants victimes de violence Tout au long de l’annĂ©e de formation 2020-2021, une portion des revenus de La porte rouge a Ă©tĂ© mise de cĂŽtĂ© pour un projet bien spĂ©cial crĂ©er des trousses de bienvenue destinĂ©es Ă  des femmes et enfants victimes de violence. Ces trousses ont Ă©tĂ© remises Ă  une maison d’hĂ©bergement qui en fera la distribution tout au long de l’annĂ©e 2021-2022. Chaque trousse a Ă©tĂ© montĂ©e avec soin par toute une chaĂźne de gens StĂ©phanie, l’intervenante en charge de la maison d’hĂ©bergement, avec qui j’ai Ă©changĂ© plusieurs courriels qui avaient pour but de bien choisir ce qui se trouverait dans la trousse de bienvenue ;les cosmĂ©ticiennes ValĂ©rie et Paula de ma pharmacie de quartier, qui ont emballĂ© des petits produits que j’avais achetĂ©s en prenant soin d’y ajouter une foule d’échantillons ;ma fille Hollie, qui a emballĂ© chaque paquet en y ajoutant un petit cƓur en carton pour que les intervenantes y inscrivent un petit mot chaleureux ou le nom de la personne qui allait le recevoir ;Miguel, un courtier au cƓur d’or [et papa de 5 enfants !] qui a fourni 70 petits tigres en peluche. Celles pour les enfants 3 Ă  11 ans contenaient diffĂ©rents jouets et sucreries pour adoucir leur arrivĂ©e Ă  la maison. Celles pour les femmes et contenaient des petites attentions dont les intervenantes m’avaient avisĂ© qu’elles allaient probablement ĂȘtre fort utiles ou apprĂ©ciĂ©es. L’étĂ© 2021 a Ă©tĂ© marquĂ© par ce premier projet dont vous avez Ă©tĂ© impliquĂ©s en vous inscrivant Ă  l’une ou plusieurs de mes formations. Merci du fond du cƓur ! RĂ©colte de fleurs pour l’annĂ©e Ă  venir Le mois d’aoĂ»t est une pĂ©riode gĂ©nĂ©reuse et colorĂ©e Ă  La porte rouge. Tous les matins, je prends un moment pour cueillir plusieurs variĂ©tĂ©s de fleurs de la sauge de Russie, diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s de phlox et de l’hydrangĂ©e paniculĂ©e. J’en fais alors sĂ©cher les grappes pour ensuite les entreposer loin de la lumiĂšre. Quelques semaines plus tard, je peux alors garnir votre trousse de formation avec ces petits trĂ©sors que la nature nous a offert. C’est ma façon Ă  moi de d’ajouter une petite touche de douceur au moment oĂč vous ouvrirez votre matĂ©riel. Et de vous souhaiter la bienvenue dans l’univers bienveillant et chaleureux de La porte rouge. Cueillette de Phlox dans les jardins de La porte rouge
SIGNALÉTIQUESÉCURITÉ MERCI DE VEILLER À BIEN FERMER LA PORTE APRÈS VOTRE PASSAGE (Panneau, 100 x 250 mm) : Amazon.fr: Bricolage. Continuer sans accepter. Choisir vos prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de cookies . Nous utilisons des cookies et des outils similaires qui sont nĂ©cessaires pour La recette que je vous propose, est rĂ©alisĂ©e uniquement avec de l’eau pour obtenir des choux bien fermes et plus secs, idĂ©al pour la confection du Paris-Brest. Il est tout Ă  fait possible de remplacer les 100 ml d’eau par 50 ml d’eau et 50 ml de lait ou 100 ml de lait uniquement. Les choux seront plus gourmands, idĂ©al pour la rĂ©alisation de chouquettes. Faire prĂ©chauffer le four Ă  180°C. La premiĂšre Ă©tape consiste Ă  rĂ©aliser une pĂąte et de bien la dessĂ©cher. Couper le beurre en petits morceaux cela permettra qu’il fonde plus rapidement. Dans une casserole, mettre les morceaux de beurre, l’eau, le sel et le sucre et porter le tout Ă  Ă©bullition. Retirer du feu et ajouter la farine tamisĂ©e en une seule fois. MĂ©langer Ă©nergiquement afin d’obtenir une boule de pĂąte. Remettre le tout sur feu doux et faire dessĂ©cher la pĂąte 3-4 minutes jusqu’à ce que celle-ci se dĂ©tache facilement des parois et qu’elle forme une boule. Pendant que vous faites dessĂ©cher votre pĂąte, veiller Ă  bien mĂ©langer et travailler la pĂąte avec une cuillĂšre en bois pour bien faire s’évaporer l’eau. Une pĂąte correctement dessĂ©chĂ©e est la clĂ© pour des choux bien gonflĂ©s. Vous obtenez ce que l’on appelle techniquement la panade. La deuxiĂšme Ă©tape consiste Ă  rĂ©hydrater la panade avec les oeufs. Verser cette panade dans un saladier et laisser la refroidir lĂ©gĂšrement 4-5 minutes tout en continuant Ă  mĂ©langer. Peser le premier oeuf puis le battre lĂ©gĂšrement en omelette. Incorporer l’oeuf dans la panade Ă  l’aide d’une spatule en bois. Au tout dĂ©but, l’oeuf a du mal Ă  s’incorporer mais au fur et Ă  mesure que vous continuez Ă  mĂ©langer la pĂąte va s’homogĂ©nĂ©iser. Surtout travailler bien la pĂąte, il faut emprisonner un maximum de bulles d’air pour qu’à la cuisson le chou gonfle bien. Continuer d’incorporer les autres oeufs un par un jusqu’à obtenir une pĂąte bien souple et brillante. Celle-ci doit ĂȘtre ni trop compacte ni trop liquide. Si elle est trop compacte, vous pouvez toujours incorporer 1/2 ou 1 oeuf supplĂ©mentaire pour l’hydrater, trop liquide votre pĂąte Ă  choux est tout simplement irrĂ©cupĂ©rable et bonne Ă  jeter. Alors comment savoir si votre pĂąte Ă  choux est parfaite ? Voici 2 astuces pratiques. PremiĂšre astuce, le test du sillon. Pour cela, creuser un petit sillon dans la pĂąte Ă  l’aide de votre spatule. Si celui-ci se referme lentement, c’est que votre pĂąte est prĂȘte Ă  ĂȘtre utilisĂ©e. DeuxiĂšme astuce, le test de la crĂȘte. Plonger la cuillĂšre en bois dans la pĂąte et relever la. Si la pĂąte situĂ©e au bout de la cuillĂšre forme une belle crĂȘte qui ne retombe pas, c’est gagnĂ©. Votre pĂąte Ă  choux est maintenant prĂȘte Ă  ĂȘtre utilisĂ©e, il ne reste plus qu’à dresser les formes souhaitĂ©es sur une feuille de papier sulfurisĂ©. De prĂ©fĂ©rence, utiliser une poche Ă  douille munie d’une douille ronde pour le diamĂštre, c’est en fonction de vos envies et de votre gourmandise. Si vous n’avez pas de poche, pas de soucis, vous pouvez utiliser 2 cuillĂšres Ă  soupe ou bien un sac Ă  congĂ©lation que vous couperez Ă  l’une des pointes. Pour un beau rĂ©sultat, lisser la petite crĂȘte de vos choux dĂ» au pochage avec un doigt humide. Option craquelin Je pense que cette option va plaire au perfectionniste. Le craquelin, c’est un peu la cerise sur le chou . Avec cette astuce, trĂšs tendance dans le milieu de la pĂątisserie, vous obtiendrez des choux bien rĂ©guliers, ronds et harmonieux. Cette coque permettra aux choux de se dĂ©velopper sans Ă©clater ou craqueler. C’est un peu de la haute joaillerie pour vos choux ;. Voici 2 photos qui vous permettront de constater la magie du craquelin. choux sans craquelin chou avec craquelin Le craquelin est une pĂąte Ă  base de sucre cassonade, de beurre et de farine que l’on vient poser sur le dessus du chou. Cette pĂąte va apporter une texture craquante trĂšs agrĂ©able en bouche. L’essayer c’est l’adopter ;. Pour ceux qui n’ont pas envie de rĂ©aliser un craquelin, vous pouvez directement aller Ă  la derniĂšre Ă©tape, la cuisson. Pour les autres, c’est parti. IngrĂ©dients 10aines de disques craquelin 50g de sucre cassonade 50g farine T55 40g beurre pommade 1 pincĂ©e de sel Dans un saladier ou un cul de poule, mĂ©langer le beurre pommade et la farine. Ajouter ensuite le sucre, le sel et mĂ©langer de nouveau jusqu’à obtenir la formation d’une boule, ensuite continuer de mĂ©langer mais cette fois avec les mains pour former une vraie boule. Placer la boule de craquelin entre 2 feuilles de papier sulfurisĂ© et l’abaisser pour obtenir une Ă©paisseur de 4 mm environ. A l’aide d’un emporte-piĂšce dont le diamĂštre est plus petit que celui de vos choux, environ 1 cm de moins ex Choux de diamĂštre de 4 cm -> craquelin de diamĂštre de 3 cm, dĂ©couper vos disques de craquelin sans les enlever du papier sulfurisĂ©. Si vous n’avez pas d’emporte-piĂšce, pas de panique avec un petit verre type Suze 😉 , ça peut le faire. Je vous laisse vous adapter au matĂ©riel que vous avez sous la main. Placer les disques au froid idĂ©alement au congĂ©lateur pendant 1 heure environ. Sortir les disques, les retirer du papier sulfurisĂ© et les dĂ©poser sur le dessus de vos choux. Maintenant tout est prĂȘt, on peut passer Ă  la cuisson. La derniĂšre Ă©tape, c’est la cuisson Enfourner le tout dans votre four, en mode chaleur tournante Ă  180°C pendant 35-40 minutes attention chaque four Ă©tant diffĂ©rent, rĂ©aliser quelques tests pour dĂ©terminer avec prĂ©cision le temps de cuisson idĂ©al. La cuisson est idĂ©ale quand les choux sont bien creux. Si vous tapez avec le doigt sur le fond, celui sonne creux. Et voilĂ , il ne reste plus qu’à garnir vos rĂ©alisations et Ă  me faire part de vos retours d’expĂ©rience avec la pĂąte Ă  choux, d’autant plus si vous avez utilisĂ© cette recette ;. En vous souhaitant une bonne dĂ©gustation, je vous dit Ă  bientĂŽt pour une nouvelle recette de chouquettes
 ou de Paris-Brest
. A trĂšs bientĂŽt pour une nouvelle recette. MERCI DE VEILLER LA FERMETURE DE CETTE PORTE MAY 2ND, 2020 - MERCI DE VEILLER Ă  LA FERMETURE DE CETTE PORTE POUR PROTĂ©GER NOS CAVES ET GARAGES IL EST NĂ©CESSAIRE QUE CETTE PORTE MUNE D ACCĂšS SOIT FERMĂ©E EN PERMANENCE LA SORTIE SE FAIT EN UTILISANT UNE BARRE ANTI PANIQUE ET ELLE ©Dargaud 2014 Leo/Pion Album créé dans la bedetheque le 30/01/2014 DerniĂšre modification le 07/06/2022 Ă  1006 par xof 24 Une BD de Leo et Patrick Pion chez Dargaud Long Courrier - 2014 02/2014 07 fĂ©vrier 2014 72 pages 978-2-205-07097-2 Grand format 207763 L'histoire de La Porte de Brazenac se dĂ©roule pendant l'hiver 1771. AndrĂ© de Beltoise, prĂ©cepteur du jeune prince de CondĂ©, est pris dans une violente tempĂȘte. Il trouve refuge dans un chĂąteau habitĂ© par un homme malade, un certain baron de Brazenac, qui se rĂ©vĂšle trĂšs cultivĂ©. Beltoise repart le lendemain avant que son hĂŽte ne puisse lui faire part d'un phĂ©nomĂšne bien Ă©trange... Son cheval a disparu sous ses yeux, comme s'il avait peu Ă  peu franchi une frontiĂšre invisible. IntriguĂ© et curieux, le baron a alors lui-mĂȘme tentĂ© cette expĂ©rience fantastique... Lire la suite Note des lecteurs Currently 1 2 3 4 5 6 Note 21 votes DĂ©tail de l'Ă©dition La SĂ©rie La Chronique BDGest La Porte de Brazenac 17/02/2014 Par O. Vrignon A u 18e siĂšcle, lors d’une tempĂȘte, Damien de Beltoise, prĂ©cepteur du jeune prince de CondĂ©, doit se rĂ©fugier dans le chĂąteau du baron Pierre de Brazenac. Au cours de la soirĂ©e, ce noble dĂ©sargentĂ© et malade lui montre une plante rĂ©cemment apparue dans le parc et que les deux hommes n’ont jamais vue. Quelque temps plus tard, le seigneur provincial dĂ©couvre une espĂšce d’oiseau inconnue et, surtout, assiste Ă  la disparition progressive de son cheval. MalgrĂ© le danger, il dĂ©cide de franchir lui aussi cette barriĂšre invisible. Les deux scĂ©naristes expĂ©rimentĂ©s que sont LĂ©o et Rodolphe proposent ici un conte. Loin du monde féérique et des aventures Ă©piques, ils dĂ©ploient leurs talents pour raconter l’histoire d’une rencontre improbable Ă  travers le temps. Ils opposent les notions de respect et d’ouverture d’esprit incarnĂ©es par le sieur de Beltoise Ă  celles de peur, de repli sur soi, de prĂ©jugĂ©s et de croyances qui prĂ©valent dans cette campagne française Ă  l’aube de la rĂ©volution. Si le sujet de la faille temporelle n’est pas trĂšs nouveau, les ambiances parfaitement installĂ©es et la qualitĂ© du dĂ©coupage qui entretient habilement le suspense durant les soixante douze [
] Poster un avis sur cet album L'avis des visiteurs Erik67 Le 05/09/2020 Ă  183901 C'est le genre d'histoire que j'aime bien sur un thĂšme spatio-temporel. Il est dommage que les rĂ©vĂ©lations soient si classiques. Il n'y aura guĂšre de surprise. Par ailleurs, certains mystĂšre comme ceux des animaux Ă©tranges ne seront pas expliquĂ©s. A noter que la preuve des failles temporelles n'a jamais Ă©tĂ© apportĂ©e. Pour autant, le rĂ©cit est bien maĂźtrisĂ©. Aux commandes, nous avons le duo LĂ©o et Rodolphe pour notre plus grand plaisir. C'est Ă©galement servi par un dessin de qualitĂ©. La lecture se rĂ©vĂšle assez agrĂ©able. On sent le rĂ©el savoir-faire des auteurs. On regrette juste l'absence de prise de risques. Bref, un bel album Ă  conseiller Ă  ceux qui aiment bien les voyages dans le temps. Cet album est trĂšs sympathique Ă  lire et trĂšs divertissant. Il porte bien la patte de ses 2 scĂ©naristes, Rodolphe et LĂ©o. Seulement, pour en apprĂ©cier la subtilitĂ©, il faut lire les cases de cet album, Ă  l’inverse des 3 imbĂ©ciles qui ont postĂ© les commentaires prĂ©cĂ©dents. Toute la subtilitĂ© du scĂ©nario, c’est que les auteurs ne nous parlent pas d’ÉPOQUE mais bien d’UNIVERS. Il n’est JAMAIS stipulĂ© que le lieu qui se trouve de l’autre cĂŽtĂ© de la porte ai un quelconque lien avec celui d’ou vient le hĂ©ros. Le scĂ©nario est original et surprenant car ce que dĂ©couvre Pierre ne semble pas ĂȘtre notre Ă©poque. On ne trouve aucune incohĂ©rence mais simplement une belle histoire. Le dessin quant-Ă -lui est sympathique sans ĂȘtre excellent non plus mais combinĂ© au scĂ©nario, il rend cette lecture agrĂ©able pour peu qu’on soit Ă  mĂȘme de comprendre la notion d’univers et ainsi que ce que nous prĂ©sentent les auteurs. Je n’avais pas prĂ©vu d’ecrire un avis sur ce ton mais quand un album est bon et qu’il se fait descendre parce des lecteurs n’ont rien compris ça m’énerve ! J’éviterai donc, Ă  l’avenir, les remarques d’Alexis Blueb, de ZPATZ ainsi que celles d’herve26 qui ne semblent pas comprendre le français voir tout simplement la notion de Fantastique. Le scĂ©nario de cet album est grotesque. MĂȘme s'il s'agit d'un album fantastique, le principe de la porte entre deux Ă©poques ne doit pas autoriser Ă  Ă©crire n'importe quoi. En l'occurrence, Leo et Rodolphe, dont les connaissances historiques semblent restĂ©s au niveau CE2 ou CM1, nous expliquent que les hommes du XXe et ceux du XVIIIe siĂšcle parlent deux langues complĂštement Ă©trangĂšres, entre lesquels aucune comprĂ©hension n'est possible. C'est Ă©videmment stupide un homme du XVIIIe siĂšcle comprendrait un homme d'aujourd'hui vivant dans la mĂȘme rĂ©gion, mĂȘme si la prononciation et le lexique ont en partie Ă©voluĂ©. Tout le reste est Ă  l'avenant. Il faut fuir cet album et, plus largement, Ă  peu prĂšs tous ceux qu'ont Ă©crits ensemble ces deux auteurs... Ă  moins bien sĂ»r d'avoir moins de 8 ans. ZPATZ Le 12/03/2014 Ă  190818 J'ai achetĂ© cet album avant tout pour leo et rodolphe qui sont de bons auteurs que j’apprĂ©cie. Au dĂ©but de ma lecture je suis assez pris dans le besoin d'en savoir plus, malgrĂ© cela je reste sceptique sur la suite car en effet on nous propose rien de bien original et qui n'est pas dĂ©jĂ  Ă©tait Ă©cris ou filmĂ© dans se genre d'histoire, mais force de reconnaĂźtre que je l'aie lue d'une traite... .Sans doute qu'il manque des rĂ©ponses a trop de questions, qui reste suspendue dans les mĂ©andres de l'espace temps. Pour le dessin je reconnais ne pas ĂȘtre fan,cela me rappelle servais ce qui est plutĂŽt sympa comme compa, mais un artiste est comme un fruit,,,il doit mĂ»rir. L'ambiance de dĂ©but m'a replongĂ© dans un vieil album de bob morane ou les personnage approche un vieux chĂąteau de CorrĂšze, quand a l'histoire Elle m'a fait repenser a celle de luc orient "la porte de cristal". Je pense que l'on avait lĂ  de bons ingrĂ©dients pour la recette magic, mais le pĂ©trissage a gĂąchĂ© le gout alors que j’étais en appĂ©tit..... Le thĂšme Ă©voquĂ© ici le passage d'une Ă©poque Ă  une autre n'est pas nouveau dans la bande dessinĂ©e. D'ailleurs le fantastique fait parti intĂ©grante de l'univers de LĂ©o & Rodolphe il faut lire "Kenya" pour s'en convaincre. Pourtant, je n'ai guĂšre Ă©tĂ© convaincu par la lecture de ce one shot. L'histoire ne mĂ©nage pas ou peu de surprises, hormis un dĂ©but assez original oĂč le dĂ©cor plantĂ© par Patrick Pion apporte son lot de mystĂšre pesant et assez oppressant l'orage, la veillĂ©e funĂšbre... Par contre, au fil de la lecture, l'intĂ©rĂȘt s'estompe. Le thĂšme de la porte entre deux mondes ne m'a pas semblĂ© trĂšs original, trop souvent traitĂ© dans le cinĂ©ma par exemple. Bref, une dĂ©ception malgrĂ© un dessin tout Ă  fait convenable. j'ai beaucoup amĂ© cet album que j'ai dĂ©vorĂ© d'une traite. il en Ă©mane, Ă  mon sens, un charme certain. pourtant, je l'avais achetĂ© sur un coup de tĂȘte et Ă©galement car j'aime bien les albums ou LĂ©o et Rodolphe sont associĂ©s. je ne me suis pas trompĂ© et cet album va aller tout droit dans ma bibliothĂšque. un one shot qui a le gout de trop peu je conseille vivement Afficher encore 2 avisToutes les Ă©ditions de cet album PRIÈREPOUR FERMER LES PORTESDE SON ESPRIT, DE SON ÂME, DE SON CORPSET DE SA MAISONAUX ATTAQUES DES SORCIERS. Chaque fois que vous voyiez ce signe †, tracez une croix sur votre front. ou faites le signe de croix avec, si possible, de l’eau ou de l’huile bĂ©nite exorcisĂ©e. Au Nom de Dieu Tout-Puissant, TrinitĂ© Sainte, au Nom de JĂ©sus Sydonnie de RivefiĂšreSergenteSujet [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Sam 16 FĂ©v 2019 - 1856 - 16 fĂ©vrier fin d'aprĂšs midi, dĂ©but de soirĂ©e -Sydonnie avait quittĂ© la caserne dans cet Ă©tat lamentable, attirant les regards, constatant les regards horrifiĂ©s et Ă©cƓurĂ©s des membres du peuple qu’elle croisait. La noiraude ne semblait guĂšre s’en offusquer, elle n’était plus qu’une Ăąme en peine, douloureusement Ă©garĂ©e. La sensation de vide fut si importante, qu’elle se perdit dans la ville, ses pas la ramenant devant cette bĂątisse oĂč le drame avait eu lieu, lĂ  oĂč des membres de la milice l’éloignĂšrent en lui ordonnant d’aller se reposer, lĂ  oĂč les miliciens l’empĂȘchĂšrent d’entrer, de s’approcher. Sans ça, aucun doute qu’elle y serait restĂ©e, allongĂ©e dans le sang de son amie, de son sergent, de Raoul. Le liquide pourpre avait fini par sĂ©cher, tirant davantage ses traits, entrelaçant sa longue chevelure Ă©bĂšne qu’elle avait dĂ©tachĂ©e. On l’insiste Ă  partir, on la raccompagna Ă  l’entrĂ©e du quartier, avant de l’abandonner une nouvelle seule, avec ce vague Ă  l’ñme, cette sensation de culpabilitĂ©, d’échec, ce goĂ»t de la responsabilitĂ© encerclant, enserrant sa gorge avec violence. Immobile, celle qui avait reçu enfin un titre qu’elle avait tant attendit cru s’effondrer au milieu de la rue, elle entendit son propre cri de dĂ©sespoir, sans que le moindre mouvement ne soit effectuĂ©, sans que ses lĂšvres ne s’entrouvrent jamais. Les phrases des sergents se rĂ©percutaient dans son esprit qui pouvaient-ils prĂ©venir ? » personne, absolument personne. Ne pouvait-elle pas mettre Serena dans l’embarras en la faisant mander, ne pouvait-elle pas se montrer ainsi devant le dernier membre de sa famille, ne pouvait-elle pas rentrer chez elle, prend un bain et faire comme si rien ne c’était passĂ©. L’idĂ©e d’aller Ă  la chope sucrĂ©e lui avait traversĂ© l’esprit, peut-ĂȘtre plus que ça, mais Estelle avait refusĂ© de la servir, la suppliant d’aller voir quelqu’un, n’importe qui, ou lui proposer simplement une chambre pour lui offrir un peu de repos. Davantage dĂ©confite, d’Algrange avait quittĂ© les lieux pour monter la ruelle menant Ă  l’esplanade, sans trop savoir pourquoi ni comment, elle avait l’espoir d’y retrouver son amie, sa prĂ©cieuse amie. Les gardes avaient hĂ©sitĂ©, ne sachant pas si dans son Ă©tat elle pouvait risquer d’effrayer les nobles, pour autant, le comportement de celle qui Ă©tait nĂ©anmoins connue pour avoir un tempĂ©rament plutĂŽt flamboyant interpella finalement les deux hommes qui contre toute attente s’écartĂšrent pour dĂ©poser une main sur son Ă©paule. AprĂšs tout la nouvelle s’était rapidement rĂ©pondue, Ă©tait-elle devenue sergent, avait-elle montrĂ© une sensibilitĂ© que nulle ne lui connaissait. Aucun doute que son hurlement de la caserne hanterait encore les esprits. À l’intĂ©rieur de l’esplanade, la noiraude avait laissĂ© ses pas la guider presque machinalement, sans rĂ©flĂ©chir, elle avait dĂ©jĂ  dĂ» raccompagner Serena quelques fois, ou simplement en ronde avait-elle dĂ» passer devant la demeure pour la silhouette n’était que l’ombre d’une vivante, sa tenue bien qu’un brin plus provocante qu’à son habitude Ă©tait entiĂšrement couverte de sang, ouverte encore le long de ces cĂŽtĂ©s-lĂ  ou une multitude de fils, laissaient entrevoir qu’on venait de la recoudre. Le sang sĂ©chĂ© Ă©tait partout, de sa chevelure, Ă  son visage, sur ses vĂȘtements et mĂȘme sur ses bottes, jusqu’à la naissance de sa poitrine qu’elle avait laissĂ© entrapercevoir via sa tenue. La lame Ă  sa ceinture Ă©tait dans un Ă©tat tout aussi horrifique et ce regard qui abordait gĂ©nĂ©ralement une froideur exemplaire, n’était que le reflet d’un vide profond. Les traces de ses nombreuses larmes avaient dĂ» crĂ©er des sillons sur ses joues, creusant davantage ses cernes. Ses lĂšvres Ă©taient craquelĂ©es, son front lĂ©gĂšrement ouvert sur une petite entaille et l’arriĂšre de son crane lui faisait encore mal, Ă  moins que ce ne soit simplement la sensation d’ĂȘtre responsable de la mort de son sergent qui provoquait ses nausĂ©es. Elle frappa une fois, puis une seconde fois, sans rĂ©ellement savoir quoi dire, sans avoir l’habitude et la prise de conscience qu’ici ce n’était pas les habitants qui ouvraient directement la porte, mais des domestiques. Ainsi d’Algrange eut un lĂ©ger mouvement de recul alors que se dĂ©voilait devant elle une silhouette fĂ©minine dont la surprise et la crainte venaient d’éclairer son regard. Ce fut d’abord le silence qui s’imprĂ©gna, la femme d’armes ne trouvant pas le courant de s’exprimer et la petite main de la demeure ne trouvant pas celui de refermer la porte. Elle n’était pas sans savoir des derniers projets de la famille, peut-ĂȘtre l’avait-elle entendu en laissant ses oreilles traĂźnĂ©es, peut-ĂȘtre lui avait-on formulĂ© oralement ? Toujours est-il qu’elle fit une premiĂšre supposition juste - Mademoiselle D’Algrange ? » Elle dut percevoir une Ă©tincelle de vie dans la non-vie de son interlocutrice, plus que ses agissements Ă©voluĂšrent, bien que ne sachant guĂšre si elle avait l’autorisĂ© de la faire entrer ou non, elle hĂ©sita encore quelques minutes dans un silence qui commençait Ă  la mettre doucement mal Ă  l’aise. Cela devait ĂȘtre Ă©trange, de dĂ©tailler, de voir les deux prunelles bleutĂ©es se dĂ©placer sur sa silhouette, tout ayant la sensation de ne pas ĂȘtre regarder, de juste ĂȘtre traverser, cela devait ĂȘtre Ă©trange de voir cette femme complĂštement vide de toutes Ă©motions, de toutes sensations, de dĂ©couvrir toujours davantage de sang sur sa tenue, sa peau, son visage, ou sur cette plaie ouverte au niveau des cĂŽtes qui avaient fini par se rouvrir sans que la moindre rĂ©action ne viennent animer les traits du visage de la blessĂ©e. Ce fut finalement une main angoissĂ©e qui attrapa l’avant-bras de la noiraude, l’entraĂźnant Ă  l’intĂ©rieur, comme une petite et sage petite marionnette, elle se retrouva dans une salle qu’elle ne regarda Ă  peine, alors que la petite domestique revenait dĂ©jĂ  les bras avec une serviette. Lui laissant sur le coin d’un meuble avant de marmonner qu’elle allait chercher quelqu’un, vite, Sydonnie avait hĂ©sitĂ© Ă  repartir, inconsciemment elle avait espĂ©rĂ© que Serena arrive, la prenne dans ses bras, l’emmĂšne loin de tout ça, de ses pensĂ©es, de ses peurs, du goĂ»t et de la sensation du sang dans sa bouche, sur sa peau. Ce fut les quelques bruits de pas qui la fit dĂ©tacher son regard du morceau de tissu qu’elle n’avait toujours pas touchĂ©, ce fut peut-ĂȘtre avec davantage de tristesses et de dĂ©ception qui durent imbiber ses traits quand son regard se dĂ©posa sur la carrure imposante et masculine de Roland. Elle Ă©tait lĂ , sans mouvement, la respiration saccadĂ©e, irrĂ©guliĂšrement, immobile, un peu voĂ»tĂ©e, l’avisant le dĂ©taillant avec cette envie de repartir sans ĂȘtre capable. Incapable de voir autre chose sur son visage –à tort ou Ă  raison- le dĂ©goĂ»t qu’elle devait lui inspirer, la rancƓur certainement aussi. Silencieuse pour ne pas dire muette, ses lĂšvres avaient fini par lĂ©gĂšrement s’entrouvrir, tout en Ă©tant dans l’incapacitĂ© de laisser Ă©chapper le moindre son, avait-elle dĂ» chanceler lĂ©gĂšrement puisque la petite domestique avait fait un pas en avant. Pour la premiĂšre fois, Sydonnie abandonna toute forme de rĂ©flexion, n’en Ă©tait-elle de toute façon plus capable, s’avança jusqu’à Roland jusqu’à se glisser dans ses bras sans pour autant l’étreindre, sans pour autant chercher un contact autre, avait-elle simplement de se sentir rassurĂ©e, de sentir une prĂ©sente, de sentir autre chose que ce vide atroce la rongeant entiĂšrement, profondĂ©ment, Ă©perdument. La tĂȘte enfouie dans son torse, le hoquet de la tristesse avait fini par se rĂ©installer, alors qu’elle s’était mise Ă  trembler de tout son ĂȘtre, de tout son corps, un murmure presque inaudible avait fini par se faire entendre il est mort, c’est de ma faute », puis ce fut les premiĂšres larmes, encore, et ce couinement pitoyable qui n’avait plus l’air de grand-chose, faute Ă  cette voix qu’elle avait tant malmenĂ©e au fil de la journĂ©e. Aucun doute qu’elle ne chercherait pas Ă  lutter, Ă  rĂ©sister, qu’il dĂ©cide de la repousser, de la mettre dehors ou de l’emmener ailleurs, aucun doute qu’elle resterait dans ce silence un petit temps. Elle Ă©tait faible, terriblement faible et mĂȘme la trinitĂ© devait se demander comment il Ă©tait possible qu’elle tienne encore debout dans son Ă©tat ? Et maintenant ? Allait-elle devoir trouver un autre refuge ou allait-il parvenir Ă  gĂ©rer celle qui Ă©tait persuadĂ©e d’ĂȘtre responsable de la pire des atrocitĂ©s. DerniĂšre Ă©dition par Sydonnie d'Algrange le Jeu 14 Mar 2019 - 1805, Ă©ditĂ© 1 fois Roland de RivefiĂšreComteSujet Re [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Sam 16 FĂ©v 2019 - 2220 La journĂ©e n’avait pas Ă©tĂ© de tout repos pour le noble hĂ©ritier. Il s’était levĂ© de trĂšs bonne heure, il devait se rendre au Temple. Il ne le faisait pas par contrainte, bien au contraire, c’était un rĂ©el plaisir d’aider les membres du clergĂ©, d’ĂȘtres au plus proche des Dieux, d’offrir un peu de son temps et de partager ses connaissances. TrĂšs tĂŽt, il avait rendez-vous avec l’écriture. Être copiste demandant de l’efficacitĂ© et de la rapiditĂ©. Il ne fallait pas se tromper, ĂȘtre mĂ©ticuleux et soigneux. Ces qualificatifs dĂ©crivaient assez bien le blond aux yeux clairs. Il Ă©tait de nature assez patiente, la plu part du temps. MĂȘme si ces derniers temps, sa patience avait Ă©tĂ© mise de nombreuses fois Ă  rude Ă©preuve. Il n’était plus aussi patient, plus aussi doux. Mais pour noircir des parchemins, il n’y aurait pas de problĂšmes, il serait seul face aux pages, imperturbable. Il se leva donc de trĂšs bonne heure, afin d’avoir l’esprit vif et totalement Ă©veillĂ© avant d’accomplir ses travaux d’écriture. Il se lava, se parfuma lĂ©gĂšrement, puis s’habilla simplement. Une chemise blanche Ă©paisse, mais assez cintrĂ©e, portĂ©e sur un pantalon sombre, le tout recouvert d’un long manteau, sombre lui aussi, d’hiver. L’hiver Ă©tait encore rigoureux Ă  cette pĂ©riode, le soleil n’avait pas encore fait son apparition lorsqu’il sortit du manoir. La matinĂ©e passa trĂšs vite, il avait copiĂ© bon nombre de mots, de phrases, de rĂ©cit. Il sortit acheter un tout petit quelque chose Ă  grignoter pour le dĂ©jeuner, il n’avait pas trĂšs faim ces derniers temps. Le Comte avait un peu maigrit. Il n’était pas malade, simplement contrariĂ©. Certains diraient qu’il Ă©tait mĂȘme sujet aux sauts d’humeur, distrait, mĂȘme taciturne. Il n’était plus vraiment lui-mĂȘme, d’ailleurs il ne le serait certainement jamais plus. Une part de lui Ă©tait restĂ©e sur ce chemin le menant vers Marbrume
Roland ne perdit pas de temps Ă  dĂ©jeuner, il se posa un instant, cherchant dĂ©sespĂ©ramment un abri Ă  l’écart de la foule. Le monde le dĂ©rangeait, les bruits le troublaient. Il ne voulait pas parler, pas ressentir, juste qu’on le laisse en paix. Il partit donc rejoindre Ă  la hĂąte le temple, oĂč il continuerait de travailler l’aprĂšs-midi. Il tiendrait le rĂŽle de prĂ©cepteur, pour quelques jeunes prĂȘtres ce jour. L’art des mathĂ©matiques, enfin simplement les bases. Ce n’était pas son fort, il n’excellait pas dans le domaine. Mais il en connaissait suffisamment pour faire Ă©tude Ă  quelques jeunes apprentis. Il allait se montrer patient, il n’aurait pas de mal en ce lieu. L’aprĂšs-midi fut un peu plus difficile, elle se ponctua cependant par quelques progrĂšs. Le Comte ne put qu’encourager ses Ă©lĂšves, remercier le prĂȘtre et s’en alla prier quelques instants avant de quitter les lieux. Il Ă©tait donc temps de rejoindre le manoir de RivefiĂšre. Il salua rapidement les membres de sa famille qu’il croisa, Ă©vitant le contact, il se forçait simplement Ă  se montrer le plus courtois possible lorsqu’il dĂ©clina l’invitation Ă  dĂźner en compagnie de ses chers parents. Pas de paroles, pas de questionnements, qu’on le laisse tranquille, seul. Roland n’avait pourtant jamais Ă©tĂ© quelqu’un de solitaire. Il Ă©tait au contraire, proche d’autrui, gĂ©nĂ©reux, chaleureux. Mais oui, dĂ©finitivement, le masque Ă©tait tombĂ©. TerminĂ© les simagrĂ©es. Le blond aux yeux clairs rejoignit sa chambre, il se dĂ©barbouilla le visage, aprĂšs avoir ĂŽter son long manteau. RestĂ© seul, allongĂ© sur son lit, peut ĂȘtre lire un livre, se changer un peu les idĂ©es. Mais ce n’était pas chose aisĂ©e en ce moment, seul le travail, enfin son aide au temple l’aidait Ă  avoir un peu le moral. Pour le reste, le cƓur n’y Ă©tait plus. Quelques temps passa, il n’entendait plus de bruit, il s’assoupit. Il fut tirĂ© de son sommeil par des coups frappĂ©s sur la porte de sa chambre. Il se releva donc brusquement, passa la main sur son visage, de maniĂšre Ă  se rĂ©veiller un peu, avala une gorgĂ©e d’ Je ne souhaite pas ĂȘtre dĂ©rangĂ©. » Monsieur le Comte, pardonnez-moi. Il s’agit de Mademoiselle d’Algrange. »Il s’agissait de Margareth, sa domestique. Une petite femme, d’une quarantaine d’annĂ©es, les yeux bleus, petits eux aussi. Des cheveux blonds cendrĂ©s, rehaussĂ©s dans un chignon, laissant simplement retomber quelques mĂšches de cheveux bouclĂ©s. C’était une bien gentille femme, elle les servait admirablement bien, lui et toute la famille RivefiĂšre. Cependant, Roland ne voulait pas ĂȘtre dĂ©rangĂ©, et encore moins par Sydonnie. Il pensait qu’elle avait tout de mĂȘme du culot de venir ici, chez lui, aprĂšs ce qui c’était passĂ© entre eux. Il ne l’avait pas digĂ©rĂ©, toujours pas. Et c’était elle aprĂšs tout qui lui avait demandĂ© de ne plus jamais l’approcher. Et elle venait lĂ , chez lui, l’air de rien. Sans doute venait-elle voir sa sƓur, vu qu’elles semblaient ĂȘtre trĂšs proches, ce maudit pacte de sang et tout ce que cela impliquait. Il rĂ©pondit donc Ă  la domestique, sans bouger du lit, sur un ton plus autoritaire qu’il ne le l’avait souhaitĂ©, se montrant Ă  l’accoutumĂ©e toujours trĂšs respectueux de son personnel. - Et bien dites-lui que Serena n’est pas lĂ , qu’elle peut repartir d’oĂč elle vient. »Il n’entendit pas les pas de la domestique qui annonçaient son dĂ©part. Elle semblait C’est que
 voyez-vous messire
 Vous devriez venir, mademoiselle d’Algrange est vraiment mal-en-point... »Il connaissait le tempĂ©rament inquiet de Margareth, elle s’en faisait pour leur santĂ©, sur le fait qu’ils mangeaient pas assez ou trop, elle Ă©tait un peu la deuxiĂšme mĂšre de la famille, pour tous les enfants de RivefiĂšre. Elle-mĂȘme n’avait guĂšre eu d’enfants, elle reportait donc certainement son amour sur eux. NĂ©anmoins, cette rĂ©vĂ©lation eu le mĂ©rite de faire se lever le Comte. Il Ă©tait bien curieux de savoir ce que Sydonnie avait et ce qu’elle faisait lĂ . Il ouvrit la porte, aperçut vĂ©ritablement l’inquiĂ©tude, voire l’affolement dans le regard de la domestique. Il descendit donc les escaliers assez rapidement, se demandant bien ce qu’il se Sydonnie, qu’est-ce que tu
 »Il ne put terminer sa phrase, tellement la vision qu’il avait devant les yeux le troubla. C’était une Sydonnie mĂ©connaissable qui se tenait lĂ  dans l’entrĂ©e, debout, chancelante. Elle Ă©tait couverte de sang, des pieds Ă  la tĂȘte, semblait au bout du rouleau, dans un Ă©tat lamentable. Mais dans quelle galĂšre Ă©tait-elle tombĂ©e, qu’est ce qui lui Ă©tait arrivĂ©e. MalgrĂ© leur diffĂ©rend, il Ă©tait peinĂ© de voir la milicienne dans cet Ă©tat. Il ne lui souhaitait pas cela, pas le moins du monde. Elle ne mĂ©ritait pas un tel traitement. Il s’approcha donc doucement d’elle, dĂ©contenancĂ©. Elle restait muette, Roland aussi. Il ne savait pas quoi dire, quoi faire. La situation le dĂ©rangeait profondĂ©ment. Mais il n’était certainement pas celui qu’elle Ă©tait venue voir. Cependant, lorsqu’elle vacilla, il voulut l’aider, Margareth aussi avait fait un pas vers elle. Mais ce fut Sydonnie qui bougea malgrĂ© tout en sa direction, elle tomba dans les bras de l’aĂźnĂ© des RivefiĂšre. Il la retint, perdu et pas du tout maĂźtre de la situation. Cependant, il fallait agir, ne pas la laisser comme cela. Il perçut sa seule parole faiblement, quelqu’un Ă©tait mort et c’était de sa faute, il ne comprenait pas. Mais trouvant son Ă©tat plus grave et plus alarmant encore que ses paroles, il la souleva complĂštement, emportant la serviette Ă©galement sur son Ă©paule, puis s’adressa Ă  Margareth - Je vais m’en occuper, merci Margareth. N’en parlez Ă  personne sans mon autorisation. »AprĂšs ses recommandations, il monta donc les grands escaliers, avec Sydonnie dans les bras. Il se rappelait un instant avoir fait la mĂȘme chose avec Serena, peu de temps avant cela. La situation Ă©tait cependant beaucoup moins dramatique. Il marcha jusqu’à sa chambre, installa Sydonnie sur le Reste tranquille, je vais aller humidifier la serviette. »Ce qu’il fit donc sur le champ, il mouilla la serviette, revint vers le lit. Avec une lĂ©gĂšre once d’hĂ©sitation, il avança la serviette vers elle, cherchant Ă  rafraĂźchir son visage, Ă  nettoyer le sang collĂ©, doucement. Il aperçut ensuite la blessure recousue sur les cĂŽtes de la brune. Cela saignait un peu, Roland positionna donc la serviette dessus, donnant une lĂ©gĂšre pression dessus avec sa main. Il regardait Ă  prĂ©sent Sydonnie, inquiet Ă  son tour. - Qu’est ce qui t’es arrivĂ© Sydonnie d’Algrange ? Qui est mort ? » Tant de questions Ă  lui poser, tant d’interrogations. Il lui servit un verre d’eau, ne sachant pas vĂ©ritablement quoi faire au vu de la situation. Si elle voulait manger ou boire, parler, ou tout simplement dormir, il serait lĂ . - Prends ton temps si tu ne veux pas parler. Tu es en sĂ©curitĂ© ici, tu peux te reposer, je veillerai sur toi. »Elle semblait tellement faible. Il contemplait ses vĂȘtements, tachĂ©s de sang, ses blessures. Il s’était produit quelque chose de grave, et cela ne devait pas ĂȘtre trĂšs beau Ă  voir
 Sydonnie de RivefiĂšreSergenteSujet Re [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Sam 16 FĂ©v 2019 - 2315 Sydonnie Ă©tait juste lĂ , sans trop savoir pourquoi ni comment elle en Ă©tait arrivĂ©e Ă  venir ici, Ă  se retrouver dans les bras de Roland de RivefiĂšre. Cependant, comme une poupĂ©e de chiffon qu’on transporte, elle s’était laissĂ© attraper, portĂ©e. La douleur n’était pas prĂ©sente sur les traits de son visage, ne ressentait elle-mĂȘme absolument rien, ni le tiraillement de sa tĂȘte ni la chaleur se diffusant le long de ses cĂŽtes. La mĂȘme mĂ©lodie se rĂ©pĂ©tait en boucle dans son esprit, le mĂȘme murmure susurrant Ă  son oreille qu’elle Ă©tait responsable de la mort de Raoul, qu’elle Ă©tait responsable de la mort d’un trĂšs bon sergent de la milice. Fermant les yeux, la noiraude ne semblait mĂȘme plus envie de lutter, ne semblait mĂȘme plus ressentir la moindre Ă©tincelle de vie, son regard Ă©tait aussi vide que la souffrance de son cƓur, aussi vide qu’une Ăąme sans la moindre parcelle d’existence. Il Ă©tait difficile de dire si la jeune femme percevait encore l’enchaĂźnement de la situation, puisqu’elle ne sembla rĂ©agir Ă  aucune parole, ni mĂȘme au dĂ©placement et au changement de piĂšce, ou encore Ă  l’escalade des marches. Dans ses bras, elle s’autorisa Ă  dĂ©poser sa tĂȘte contre son Ă©paule, fermant les yeux un instant, sans pouvoir retenir la vague de souvenir qui l’envahissait dĂ©jĂ . Sa main avait dĂ» venir s’agripper Ă  celle de Roland, serrant avec cette force qui n’était dĂ» qu’à son profond dĂ©sespoir. Une porte fut ouverte, la sensation de chaleur provenant de l’hĂ©ritier de la famille l’a quitta alors qu’elle se retrouvait sur un lit trop grand pour elle, dans cette passivitĂ© qui ne lui ressemblait pas. Ses yeux se gorgĂšrent de cette humiditĂ© salĂ©e, alors que sa mĂąchoire se contractĂ©e pour venir s’acharner sur l’intĂ©rieur de sa joue. Son Ă©tat ne la prĂ©occupait ni mĂȘme la maniĂšre dont il devait le percevoir, au fond, plus rien ne semblait connaĂźtre une grande importance pour celle qui n’avait guĂšre plus envie de lutter pour le moindre combat, celui de la vie compris. NĂ©anmoins, lorsque Roland lui adressa la parole, son regard aussi pĂąle que le bleu du ciel ou de la mer se dĂ©posa sur la silhouette masculine. Ses deux perles Ă©taient remontĂ©es lentement jusqu’à son visage, laissant les billes azur le dĂ©tailler avec cette absence presque dĂ©stabilisante. Seul Ă©clat colorĂ© dans ce visage plus rougeĂątre ou particuliĂšrement pĂąle, seul Ă©clat persistant d’un restant d’humanitĂ© derriĂšre celle qui avait l’habitude de se parer dans une protection invisible et parfaitement rĂ©sistante. - Ne me laisse pas
 » Sa voix s’était fait entendre dans un murmure brisĂ©, Ă©touffĂ©e par cette voix qui commençait Ă  perdre en intensitĂ©. Sa main c’était tendu vers lui alors qu’il s’était Ă©loignĂ©, craignait-elle de se retrouver seule, rien qu’une minute, rien qu’une seconde, craignait-elle d’entendre une nouvelle fois son hurlement rĂ©sonner dans son esprit. Roland avait fini par revenir, rapidement et sans davantage d’échange, la noiraude l’avait laissĂ© s’approcher de son visage, laissĂ© la serviette essuyer les diffĂ©rents restants du liquide pourpre. La femme d’armes semblait confuse, absente et prĂ©sente Ă  la fois, apeurĂ©e et tellement rĂ©signĂ©e. Des Ă©motions contraires, des envies tout aussi contraires, avec cette envie fixe qui revenait sans cesse, comme un coup de poignard, comme une idĂ©e fixe et cruellement rĂ©aliste. AllongĂ©e sur le lit, elle avait fini par descendre doucement ses doigts sur la main du comte, cherchant Ă  Ă©carter la pression qu’il faisait sur sa plaie, cherchant Ă  faufiler ses doigts jusqu’à la plaie pour analyser son Ă©tat. Il avait fini par la questionner, stoppant ainsi le moindre mouvement de d’Algrange, dont le regard c’était mis presque immĂ©diatement Ă  vibrer. Pourrait-il comprendre ? Entrevoir ? Avait-elle rĂ©ellement envie de l’inquiĂ©ter davantage ? Était-ce finalement possible de faire pire comme situation. - Mon sergent » souffla-t-elle avec l’impression que des doigts s’enroulaient autour de sa gorge. La noiraude avait fini par se redresser, en position demi-assise, consciente soudainement des diffĂ©rentes sensations qui commençaient Ă  revenir. Elle avait froid, terriblement froid. Et c’est dans un simple regard qu’elle demanda une autorisation, avisant alternativement Roland, puis le lit vide juste Ă  cĂŽtĂ© d’elle. Comme une invitation silencieuse, comme pour notifier ce besoin de contact qui allait parfaitement Ă  l’opposĂ© de sa sensation de solitude profonde. Elle savait qu’elle lui devait des explications, laissant ses doigts parcourir une poche, elle retira la lettre froissĂ©e qu’elle n’avait pas eu le courage d’ouvrir. Celle que Raoul lui avait adressĂ©e et certainement rĂ©digĂ©e avant de partir dans cette mission suicide. Incapable de laisser ses yeux parcourir une Ă©criture qu’elle ne connaissait que trop bien, elle tendit l’ensemble encore parfaitement scellĂ© par la marque de la famille du sergent Ă  Roland. - Tu veux bien
 lire ? » fit-elle lentement en relĂąchant sa prise sur le document. S’il te plaĂźt. »Sa main c’était fait tremblante, hĂ©sitante, alors que son envie disparaĂźtre commençait Ă  se faire omniprĂ©sente. Prenant une grande inspiration qui fut plus que douloureuse pour ses cĂŽtes, Sydonnie sembla soudainement hĂ©siter, c’était de la peur, la peur de savoir, de comprendre pourquoi. La crainte d’avoir agis trop violemment Ă  l’égard de celui qui lui avait demandĂ© de faire confiance et avant qu’il n’ose prendre la parole, avant que Roland n’attaque sa lecture s’il l’acceptait, elle s’autorisa une lĂ©gĂšre explication. - Il m’a demandĂ© de l’accompagner dans une enquĂȘte dans les bas quartiers
. Une histoire de trafic de femmes et d’enfants
 Il m’a vendu Roland » sa voix c’était faite tremblante, signe du profond malaise qui l’animait Quand je me suis rĂ©veillĂ©e, j’étais attachĂ©e, face Ă  un noble de l’esplanade qui
 » non, c’était impossible de formuler, d’expliquer, c’était trop dur. Lis
 s’il te plaĂźt. » Parce qu’elle avait besoin de savoir, de comprendre, parce qu’elle espĂ©rait que les rĂ©ponses Ă  des questions qu’elle n’osait pas poser se trouveraient dans ce document. Attendant sagement, elle se serait glissĂ©e dans ses bras s’il Ă©tait venu s’installer Ă  cĂŽtĂ© d’elle ou serait restĂ©e particuliĂšrement immobile s’il Ă©tait restĂ© sur cette chaise qui lui faisait face. Inconsciente, incertaine, la milicienne restait convaincue qu’elle devait Ă©couter les prochaines paroles, tout en ayant la conviction profonde que la missive pouvait contenir bien des indĂ©licatesses. - Roland, avant
 Je
 Je suis dĂ©solĂ©e pour la derniĂšre fois
 J’avais passĂ© une mauvaise journĂ©e
 Je n’aurais pas dĂ» t’agresser
 » elle prit une grande inspiration Ne te sens pas obligé  Je peux rentrer. Je peux. Tu ne me dois rien, ne te sent pas obligĂ© de jouer le bon garçon avec moi, je ne suis pas certaine de le mĂ©riter. » Lettre de Raoul Roland de RivefiĂšreComteSujet Re [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Dim 17 FĂ©v 2019 - 1938 Ne pas la laisser seule, elle lui avait implorĂ© cela. Elle qui l’avait menacĂ© de mort si jamais il l’approchait une nouvelle fois, c’était maintenant elle qui lui demandait de ne plus la laisser. C’était dĂ©concertant. Certes, la situation Ă©tait trĂšs dĂ©licate, mais tout de mĂȘme. Il s’était mis Ă  presque la haĂŻr et voilĂ  que maintenant il faisait tout son possible pour la soigner, l’aider, rester Ă  son chevet. Mais Roland de RivefiĂšre Ă©tait ainsi, il avait un grand cƓur, il Ă©tait bon. Et Sydonnie, malgrĂ© son allure forte Ă©tait visiblement aussi une femme sensible, avec des sentiments, un cƓur. Lorsque cette derniĂšre Ă©voqua la mort de son sergent, le noble comprit tout de suite. Ils avaient du ĂȘtre amenĂ©s dans une terrible affaire pour la milice ensemble et le sergent y laissa la vie. De ce fait, n’ayant pas pu Ă©viter sa mort, elle se sentait coupable. Roland ne pouvait que compatir, ayant Ă©tĂ© et Ă©tait encore d’ailleurs dans le mĂȘme Ă©tat suite aux dĂ©cĂšs de sa femme et de sa plus jeune sƓur durant leur fuite vers Marbrume. La culpabilitĂ© aprĂšs la mort d’un proche Ă©tait un sentiment horrible, il Ă©tait si difficile de s’en dĂ©faire. Il fallait essayer de faire son deuil, lĂącher prise, accepter. Ce n’était pas une mince affaire. Roland y parvenait un peu plus maintenant, le temple et les priĂšres l’aidant beaucoup. Mais les remords Ă©taient encore lĂ , ancrĂ©s dans son ĂȘtre, peut ĂȘtre Ă  tout jamais. Il ne rĂ©pondit pas pour l’instant, restant Ă  l’écoute des demandes silencieuses de la milicienne. Elle lui demandait Ă  l’aide de regards Ă©quivoques, de la rejoindre sur le lit, auprĂšs d’elle. Il hĂ©sita un instant, n’étant pas trĂšs Ă  l’aise de cette situation. Mais il le fit pourtant, elle avait besoin de soutien, de rĂ©confort. Il n’allait pas la rejeter. Il glissa donc vers le lit, s’installant en position demi assise, tout prĂšs de la jeune femme. Celle-ci lui glissa une lettre, lui demandant de la lire. Il allait dĂ©buter la lecture lorsque Sydonnie le stoppa. Elle lui expliqua les raisons de cette mission quasi suicide. Il ne comprenait pas tout, mais l’affaire semblait trĂšs Un noble de l’esplanade trempĂ© dans une affaire de trafics ignobles ? Par les trois, c’est impensable. Tu as reconnu l’homme en question ? »Il lut ensuite la lettre donc en totalitĂ©. Parce qu’elle le lui avait demandĂ© et aussi parce qu’il avait envie d’en apprendre davantage sur cette terrible histoire. Il n’oublia aucun mot de maniĂšre volontaire, c’était Ă  elle que la missive Ă©tait adressĂ©e, il la lut donc dans son intĂ©gralitĂ©. Elle la dĂ©couvrait donc en mĂȘme temps que lui. Le Comte en apprenait beaucoup, grĂące au contenu de cette lettre, elle Ă©tait donc devenue sergente. Il ne jugea pas le moment opportun pour la fĂ©liciter maintenant, il le ferait plus tard, lorsque la douleur provoquĂ©e par la perte de son sergent serait moins vive. LĂ , ce n’était pas le moment, elle n’accepterait peut ĂȘtre pas elle-mĂȘme encore le en continuant sa lecture, il sentit le corps de la brune se rapprocher de lui. Il Ă©tait de moins en moins Ă  l’aise, mais continuait tout de mĂȘme la lecture. La lettre lui apprit encore beaucoup de choses, notamment les conseils trĂšs avisĂ©s de son ancien sergent. Apparemment, mademoiselle d’Algrange n’était pas une tĂȘte brĂ»lĂ©e qu’avec lui, elle se montrait comme cela avec tout le Je suis sincĂšrement navrĂ© pour ton sergent. Visiblement, c’était un homme bien, qui prenait son devoir trĂšs Ă  cƓur. Il Ă©tait condamnĂ©, donc sa mort Ă©tait certainement proche et toi ni personne ne pouvait rien y faire. Il est mort dignement, c’est cela qu’il faut retenir. Et j’ai bien l’impression qu’il croyait trĂšs fort en toi, te nomment ainsi sergente. Il savait tout de ce qui allait se passer, il l’avait quasiment prĂ©vu. Ressaisis toi Sydonnie, fais le pour lui. Ainsi, il ne sera pas mort en vain. »Il ne savait pas si ses mots l’apaisaient, mais il Ă©tait sincĂšre. La mort d’un proche est un Ă©pisode douloureux. Mais malheureusement dans le monde dans lequel ils vivaient, ils cĂŽtoyaient la mort trop souvent. Il fallait s’en remettre, avancer. Ou pĂ©rir aussi, seul. Comme l’avait Ă©crit son sergent dans cette lettre, nul ne pouvait survivre seul en ce bas monde. Il parla aussi de carapace. Roland pouvait comprendre cela. Sydonnie cachait sa sensibilitĂ© et sa fragilitĂ© sous une rude carapace. Et Roland cachait ses imperfections et ses Ă©motions sous un masque. Finalement peut ĂȘtre n’étaient-ils pas si diffĂ©rents que cela. Sydonnie reprit la parole. Elle s’excusa, tenta de se justifier pour leur derniĂšre soirĂ©e. Roland, en ces circonstances, n’en attendait pas tant. Il Ă©tait donc positivement surpris. Elle n’était pas obligĂ©e de s’excuser, comme lui n’était pas obligĂ© de l’aider. Mais c’était ainsi. Il positionna alors son index sur les lĂšvres de la brune, pour la faire Nous reparlerons de tout cela, mais pas ce soir, pas maintenant. »Il lui adressa un fin sourire, signe qu’il comprenait et que d’un cĂŽtĂ©, une partie de lui l’excusait. Bien sĂ»r, cette histoire n’allait pas s’arrĂȘter lĂ , mais pour ce soir, tout Ă©tait diffĂ©rent, l’urgence Ă©tait ailleurs. Il se releva ensuite, voulant examiner sa blessure aux cĂŽtes de plus prĂšs. Il s’approcha Me permets-tu ? »Il n’attendit cependant pas l’affirmation, elle Ă©tait entre ses mains, trop faible pour quoique ce soit. Donc il allait l’examiner et la soigner, que cela lui plaise ou non. Ce n’était pas trĂšs joli Ă  voir, la blessure s’était un peu rouverte, elle Ă©tait assez impressionnante. Il fallait recoudre, nettoyer, il n’avait pas de temps Ă  perdre. Il n’allait pas laisser se vider de son sang sur son Bon, je vais m’occuper de cela. Reste sagement allongĂ©e, s’il te plaĂźt Sydonnie. Je reviens trĂšs vite. »Il espĂ©rait tout de mĂȘme qu’elle ne tentait pas de se lever ou de faire n’importe quoi durant son absence. Il quitta donc la piĂšce, non sans un dernier regard averti envers la milicienne, dĂ©sormais sergente. Il se dĂ©pĂȘcha de rassembler tout le matĂ©riel et revint sans trop tarder dans sa chambre. Sydonnie Ă©tait toujours lĂ  sur le lit, bien. Il avait prit tout le matĂ©riel pour pouvoir la recoudre. Il ne pouvait pas la laisser ainsi. Il ne l’avait jamais encore fait, mais avait dĂ©jĂ  observĂ©. Il ne restait qu’une infime partie de la blessure Ă  refermer, cela devrait aller. Il se lava les mains avant de procĂ©der Ă  la petite chirurgie et alla se mettre au travail. Il servit un verre de fort alcool Ă  Sydonnie et lui tendit, elle qui avait naturellement comprit ce qui allait se passer, il chercha cette fois l’affirmation dans son regard, signe qu’il pouvait s’y mettre. La tĂąche accomplie, il Ă©carta tout le matĂ©riel, soulagĂ©, rassurĂ© et revint se positionner tout prĂšs de la Comment te sens-tu Ă  prĂ©sent ? Je te conseillerai d’essayer de dormir un peu, cela t’aidera Ă  rĂ©cupĂ©rer. » Sydonnie de RivefiĂšreSergenteSujet Re [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Dim 17 FĂ©v 2019 - 2204 Un instant, les yeux de la jeune femme s’arrĂȘtĂšrent sur la silhouette de Roland, sans pour autant formuler la moindre parole. Était-elle surprise qu’il demande qui » plutĂŽt que qu’est-ce qu’il t’a fait ? » pas vraiment, aprĂšs tout, cela n’avait aucune importance, certainement. NĂ©anmoins, ses lĂšvres c’était pincĂ©e, une fois, puis une deuxiĂšme alors, qu’elle n’avait pas trouvĂ© le courage de lui dire que cela n’avait plus d’importance, que l’homme Ă©tait mort. C’était peut-ĂȘtre un peu de son sang qui se trouvait lĂ  sur elle, Ă  moins que ce ne soit encore celui de Raoul ou des autres, tellement d’autres. Ses deux prunelles claires s’étaient perdues sur le lointain, l’observant sans l’observer, sans rĂ©ellement savoir quoi dire, quoi faire. Peut-ĂȘtre prenait-elle doucement conscience de sa situation, de la prĂ©sence de Roland juste lĂ , non loin d’elle, peut-ĂȘtre prenait-elle conscience de l’incohĂ©rence de son comportement vis-Ă -vis de ses agissements auprĂšs de lui ? Ou bien peut-ĂȘtre Ă©tait-elle beaucoup trop faible pour penser Ă  quoi que ce soit. NĂ©anmoins d’Algrange n’eut pas rĂ©ellement le temps de se concentrer sur autre chose que sur la voix de l’hĂ©ritier, il avait ouvert la lettre, simplement, lisant sans s’arrĂȘter, convenablement, correctement sans mĂȘme prendre conscience Ă  quel point elle pouvait ĂȘtre douloureuse pour la jeune femme. Presque naturellement, elle Ă©tait venue se glisser contre, sans laisser entrevoir une quelconque proposition ou indĂ©cence. Sa tĂȘte Ă©tait venue se loger contre son torse, sentant sa respiration, son cƓur, deux Ă©lĂ©ments sur lesquels la femme d’armes semblait se concentrer pour ne pas craquer. À cet instant, elle ne savait plus rĂ©ellement ce que son corps essayait de lui murmurer, douleur, tristesse, larme, colĂšre, rĂ©volte, dĂ©ception, trahison, incomprĂ©hension sans doute aussi puis gĂȘne, beaucoup. Elle avait l’impression que Raoul avait Ă©talĂ© une partie de sa vie sur la table, qu’il avait mĂȘme des informations qu’elle ignorait qu’il avait et finalement fort heureusement pour elle, Roland semblait avoir la dĂ©cence de ne rien Ă©voquer, de ne rien relever. - Un homme bien ne trahit pas son Duc » pesta-t-elle presque immĂ©diatement. On ne doit absolument rien Ă  un traĂźtre qu’il pourrisse au milieu de la fange, rejetĂ© par les trois. » L’erreur Ă©tait humaine, pour autant Sydonnie avait de trĂšs grandes difficultĂ©s Ă  l’accepter, Ă  la tolĂ©rer, avait-elle laissĂ© filer Chris par loyautĂ©, avait-elle de ce fait Ă©normĂ©ment de mal Ă  comprendre et tolĂ©rer la trahison de Raoul, vis-Ă -vis du peuple, vis-Ă -vis du Duc, vis-Ă -vis d’elle, au fond, peut-ĂȘtre surtout d’elle. Les yeux fermĂ©s, immobiles contre le torse du noble, ses sourcils se froncĂšrent avec force, alors qu’elle tentait de retenir les larmes, le tremblement de ses lĂšvres, cette douleur qui se rĂ©veillait dans le bas de son ventre. Elle Ă©tait dure, terriblement dure vis-Ă -vis de son ancien sergent, aussi exigeante qu’elle l’était avec elle, aussi intransigeante qu’elle pouvait l’ĂȘtre avec elle-mĂȘme aussi. Il Ă©tait un traĂźtre, un lĂąche, un homme qui avait choisi la facilitĂ© plutĂŽt que la difficultĂ©. Si mĂȘme lui avait fini par succomber Ă  la tentation, alors que lui restait-il Ă  elle ? À quoi pouvait-elle s’accrocher ? Comment pouvait-elle donner une confiance qui se trouvait rapidement bafouĂ©e. Balayant ses pensĂ©es d’un geste invisible, elle avait fini par trouver le courage de s’excuser de son comportement. MĂȘme dans cet Ă©tat il Ă©tait impensable pour elle de tout rĂ©vĂ©ler, de parler d’Aaron, de Serena, d’évoquer quoi que ce soit qui ne la concernait pas avait fini par glisser un doigt sur ses lĂšvres et le regard un peu trouble de la dĂ©sormais sergente avait fini par se rouvrir. Le geste l’avait quelque peu dĂ©stabilisĂ©, oui, sans que pour autant elle rĂ©torque ou ne dise quoi que ce soit, elle avait fait ce qui lui semblait juste, toujours. Oui mĂȘme pour se protĂ©ger elle-mĂȘme ou pour Ă©loigner les autres. Elle se redressa lĂ©gĂšrement, opinant avant de s’allonger sur le dos quand il lui demande la permission de dĂ©tailler sa blessure. Elle n’avait pas souvenir d’une quelconque connaissance dans le soin de Roland, la noiraude n’en dit cependant absolument rien. AprĂšs un moment de silence, oĂč ses doigts avaient effleurĂ© la peau rougeĂątre, dĂ©chirĂ©e, dĂ©coupĂ©e, percĂ©e et ruisselante de ce liquide pourpre, faisant frissonner la responsable sans qu’elle n’identifie clairement pourquoi. La douleur, trĂšs certainement, la douleur oui, qui commençait lentement Ă  se rĂ©veiller au fur Ă  mesure que son esprit sortait de son Ă©tat de choc. - Je ne bouge pas » murmura-t-elle simplement en fermant les yeux Merci
 Je ferais changer tes draps
. »Parce qu’elle Ă©tait persuadĂ©e que c’était ça, simplement ça, un problĂšme de comportement, son Ă©tat. Au fond, Sydonnie n’avait mĂȘme pas conscience de la gravitĂ© de son Ă©tat, de son trouble, ou de l’image qu’elle pouvait renvoyer. Elle n’allait pas rester ici, pas rester dans sa chambre, non, dĂšs qu’elle se sentirait un peu moins fatiguĂ©e, un peu moins faible elle retournerait dans sa demeure, oui, elle y resterait sagement pendant plusieurs jours, pour faire croire que tout va bien, qu’elle prend ses repos. C’était la solution parfaite. Ouvrant les yeux pour rĂ©ellement se redresser, elle avisa Roland, revenir armĂ©e de fil d’aiguille et de quoi la recoudre, certainement un peu d’eau salĂ©e aussi, ne put-elle s’empĂȘcher de ronchonner. - Par la Sainte TrinitĂ© Roland, tu ne veux pas simplement chauffer la lame et brĂ»ler la peau ? Cela irait tellement plus vite
 » Tellement plus vite oui et tellement plus pratique, beaucoup plus rĂ©sistant que le fil et l’aiguille qui l’obligerait Ă  faire attention en permanence pendant au moins plusieurs jours. Pour autant, la noiraude l’avait laissĂ© faire, sans bouger, sans gĂ©mir, sans grimacer, elle Ă©tait ailleurs de nouveau, loin de se prĂ©occuper de ce qu’il faisait sur sa peau. Avait-elle vĂ©cu pire, tellement pire. SĂ©ance de torture, coup de fouet, blessures diverses et variĂ©es, agressions. Ce n’était pas concrĂštement des gestes un peu maladroits d’un hĂ©ritier qui allait avoir raison d’elle. L’instant ne lui sembla pas durer une Ă©ternitĂ©, bien au contraire, s’était-elle remĂ©morĂ©e pourquoi elle Ă©tait rentrĂ©e dans la milice et la multitude de pertes qu’elle avait vĂ©cues depuis. Il lui Ă©voquait la possibilitĂ© de rester dormir et elle c’était renfrognĂ©, cela faisait si longtemps que ses nuits n’étaient plus trĂšs rĂ©paratrices, elle doutait fortement que celle-ci connaisse la moindre Je vais rentrer surtout, c’était idiot de venir te dĂ©ranger toi, Serena ou ta famille » souffla-t-elle en se redressant avec quelques difficultĂ©s Excuse-moi Roland, pour mon Ă©tat et la peur que j’ai dĂ» faire Ă  votre petite domestique. »Debout, elle sembla chanceler une nouvelle fois, il fallait bien avouer que sa vision ne lui laissait pas le moindre rĂ©pit, Ă  peine c’était-elle retrouvĂ© sur ses deux pieds que tout son environnement lui avait semblĂ© tourner, que la totalitĂ© des Ă©lĂ©ments s’était floutĂ©s lĂ©gĂšrement, si bien qu’elle c’était rattrapĂ© au premier meuble qui se trouvait proche d’elle, levant une main vers Roland pour lui indiquer de ne pas s’approcher, pour lui insuffler la merveilleuse idĂ©e qu’elle allait bien, parce qu’elle allait bien n’est-ce pas ? Parfaitement bien. - Ça va
 Ça va
 » fit-elle simplement, elle Ă©tait hĂ©sitante, plus qu’elle n’aurait dĂ» l’ĂȘtre sans doute Tu sais Roland, Raoul Ă  raison, je sais trĂšs bien que je finirais par mourir seule, mais je ne suis pas certaine que ce soit une si mauvaise chose
 J’ai perdu beaucoup depuis que je suis sous la milice, j’ai vu beaucoup de choses, mais j’ai la sensation de protĂ©ger ceux qui doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s et c’est tout ce qu’il me reste, cette sensation. J’ignore ta vĂ©ritable position vis-Ă -vis de tout ça, j’ignore ton ressenti et ce qui se cache derriĂšre ton masque, mais ne fais pas la mĂȘme erreur que moi Roland
 N’attends pas de ne plus pouvoir revenir en arriĂšre pour regretter, pour t’assumer, pour ĂȘtre toi-mĂȘme et non ce que les autres veulent que tu sois. On n’est pas fort tous les jours, on ne peut pas tout supporter. » Elle aurait pu se reporter ses propres paroles, elle aurait pu appliquer son propre conseil, sans vĂ©ritablement en avoir conscience, sans rĂ©ellement savoir pourquoi elle lui disait ça maintenant. Peut-ĂȘtre lui ouvrait-elle une porte finalement, peut-ĂȘtre qu’elle aurait apprĂ©ciĂ© se retrouver dans bras, sentir ses bras la serrer si fort qui lui aurait donnĂ© la sensation d’étouffer, peut-ĂȘtre qu’elle aurait pu lui avouer sa crainte de l’obscuritĂ©, sa crainte de s’endormir pour ressentir encore l’odeur du sang, peut-ĂȘtre oui, mais rien de tout ça n’était sorti, ne restait que cette femme qui refusait de quĂ©mander de l’aide, qui refusait de se laisser juste une fois diriger et protĂ©ger. Pour autant, Ă  ce moment prĂ©cis, elle avait compris qu’elle ne ferait plus un pas en avant sans s’effondrer et c’est pourquoi elle restait immobile, c’est pourquoi elle n’osait pas bouger, elle aurait pu essayer de lui faire peur, de le repousser, mais mĂȘme ça, elle n’en avait plus le courage et ce fut finalement une voix faiblarde et murmurĂ©e si doucement qui se fit entendre. - Je ne peux plus bouger, si je fais un pas je vais tomber
 Tu peux
 » m’aider, oui, mais non, ça n’avait pas voulu s’extirper de sa avait tendu la main vers lui, il Ă©tait libre de la prendre ou non libre d’accepter ou de la voir se ridiculiser en insistant devant son refus pour partir et s’effondrer quelques pas plus loin. Dans le fond, il Ă©tait libre aussi de la malmener un peu, cependant s’il acceptait, elle avait cet autre demande un peu particuliĂšre. - Ne me laisse pas dormir toute seule
 Reste avec moi
 Parle-moi de toi, parle sans t’arrĂȘter
 laisse une bougie allumer
. » Roland de RivefiĂšreComteSujet Re [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Lun 18 FĂ©v 2019 - 2330 Sydonnie n’avait pas rĂ©pondu Ă  sa question concernant l’identitĂ© du noble. Peut ĂȘtre avait-elle jugĂ© indĂ©licat de lui demander cela. Et sa rĂ©ponse en revanche quant Ă  son sergent, le perdit davantage. Elle disait que c’était de sa faute s’il Ă©tait mort, elle semblait s’en vouloir et ĂȘtre trĂšs peinĂ©e de la situation. NĂ©anmoins, elle le maudissait Ă  prĂ©sent. Sans doute Ă©tait-elle folle, comme il l’avait fortement pensĂ© rĂ©cemment, ou bien essayait-elle encore une fois de masquer sa sensibilitĂ© sous une Ă©paisse carapace. Elle Ă©tait si difficile Ă  cerner. Pour le moment, il avait complĂštement rayĂ© de son esprit l’idĂ©e de l’épouser un jour, suite Ă  ses agissements. C’était tellement dĂ©licat, incongrue comme situation. L’hĂ©ritier n’apprĂ©ciait pas cela, du tout. Lui qui contrĂŽlait toujours les situations. LĂ , avec mademoiselle d’Algrange, tout Ă©tait toujours embrouillĂ©, confus. Il nageait dans un ocĂ©an d’incertitudes avec elle, il ne savait pas rĂ©ellement oĂč mettre les pieds, comment se positionner face Ă  tout cela. Peut ĂȘtre que l’expression de l’aĂźnĂ© de RivefiĂšre le trahissait un peu. Mais au vu de la situation, pour une fois il s’en fichait bien de ne pas paraĂźtre impassible. Il comprenait pas tout Ă  cette histoire, ne savait mĂȘme pas rĂ©ellement s’il avait envie de comprendre. Il Ă©tait loin des affaires de la milice. Entre sa sƓur et maintenant Sydonnie, tout prenait une telle ampleur, chaque jour mĂȘme un peu plus. C’était dĂ©concertant, dĂ©routant. Roland avait donc examinĂ© sa blessure et prit la dĂ©cision de la recoudre. Ce n’était certes pas dans ses habitudes. Mais il ferait le nĂ©cessaire. Au point oĂč elle en Ă©tait, cela n’allait certainement pas changer grand-chose. Simplement, elle arrĂȘterait de se vider de son sang. Elle s’inquiĂ©tait Ă  prĂ©sent pour les draps. Ce n’était vraiment pas nĂ©cessaire, on s’en fichait des draps. Ils seraient changĂ©s bien assez tĂŽt. - Ne t’inquiĂšte pas pour les draps. »Avait-il simplement dit avant de repartir. Lorsque la blessure fut soignĂ©e, il l’examina une nouvelle fois. Certes, ce n’était pas plus joli, ce n’était pas du travail de professionnel, mais cela semblait suffisamment tenir, si tant est qu’elle ne fasse rien de Il faudra quand mĂȘme que tu essaies de te tenir tranquille, au moins quelque jours. »Qu’elle essaie oui, parce que commençait Ă  connaĂźtre l’animal, cela ne serait sĂ»rement pas chose aisĂ©e. VoilĂ  que les actes de la brune vinrent dĂ©jĂ  la trahir, vu que cette derniĂšre Ă©tait dĂ©jĂ  en train de se redresser. Elle n’écoutait dĂ©finitivement rien Ă  rien, c’était usant. Elle se leva donc, affirma qu’elle allait rentrer et s’excusa pour Margareth. - Margareth s’en remettra, elle en a vu d’autres et en verra encore, rassure-toi. »Puis en signe qu’il ne la retenait pas, qu’elle Ă©tait tout Ă  fait libre de partir si cela lui chantait, mĂȘme s’il doutait fortement de son Ă©tat. Elle faisait bien ce qu’elle voulait. Cependant, elle ne semblait plus trĂšs sĂ»re d’elle mĂȘme, elle vacillait dĂ©jĂ . Elle manque de tomber alors Roland s’approcha, de maniĂšre Ă  l’aider. Mais Sydonnie d’Algrange, toujours fiĂšre et incapable d’accepter de recevoir de l’aide, elle le stoppa de la main. Il s’arrĂȘta donc net, s’adossant quant Ă  lui contre un des murs de la piĂšce. La chambre Ă©tait relativement grande et disposait d’un confort tout Ă  fait acceptable. Il y avait des petits meubles et de grandes armoires, contenant toutes les affaires de Roland, vĂȘtements, ainsi que du nĂ©cessaire de toilettes. Il l’observait donc, sans bouger Ă  prĂ©sent. - Tu fais partie de ceux qui pensent que nous n’avons rien Ă  perdre, si nous n’avons aucune attache ? Tu prĂ©fĂšres ĂȘtre seule, mourir seule. IntĂ©ressant comme thĂ©orie, sauf que je n’y crois pas une seule seconde. Il y a des gens Ă  qui tu tiens. DĂ©jĂ  Serena, sinon vous n’auriez pas fait ce pacte. S’il t’arrive quelque chose, tu lui feras du mal aussi, tu en es consciente ? »Il soupira un coup, marque une pause, puis reprit, s’efforçant de se montrer plus courtois, plus comprĂ©hensif. Elle n’était pas en Ă©tat. Il fallait relativiser. - Enfin, tu as raison sur ces derniers points. On est pas forts tous les jours et on ne peut pas tout supporter. C’est pour cela que j’aimerai bien que tu Ă©coutes tes prĂ©cieux conseils et que tu ailles reposer tes fesses sur ce fichu lit, avant de t’écrouler par terre lamentablement. »Ses mots semblaient sortir d’une autre bouche. Ce n’était pas le Roland de RivefiĂšre que tout le monde connaissait. Lui toujours infiniment poli, courtois. Quelque chose l’avait changĂ©, plusieurs choses en fait. C’était une toute autre personne, on pourrait s’y perdre. C’est alors que Sydonnie sembla reprendre conscience. Elle lui demandait de l’aide, bon, le mot n’était pas tout Ă  fait sorti, mais il comprenait parfaitement que c’était le cas. Il hĂ©sita un instant, il avait envie de la voir galĂ©rer un peu, parce qu’aprĂšs tout, elle s’était jouĂ©e de lui, affirmant qu’elle n’avait pas besoin de son aide, qu’elle pouvait se dĂ©brouiller toute seule etc etc. Et bien non mademoiselle d’Algrange, mĂȘme vous, vous avez besoin de quelqu’un. Vous avez besoin de lui. Il se dĂ©colla nĂ©anmoins du mur et alla la rattraper, avant qu’elle ne s’écroule. Il avait un cƓur, cela ne l’aurait mĂȘme pas fait sourire au fond, de la voir s’étaler lĂ  dans sa chambre, ou mĂȘme un peu plus loin. Il l’aida Ă  se rĂ©installer sur le Bon, je pense que maintenant nous sommes d’accord sur ce point, tu vas te reposer. »Elle lui fit une demande particuliĂšre, qui le toucha, il fallait bien l’admettre. La voir parler ainsi, cela la rendait plus fragile, plus proche, plus femme. Il la voyait un petit peu plus diffĂ©remment Ă  prĂ©sent. Le Comte vint s’allonger prĂšs d’elle, la rassurant. - Si tel est ton dĂ©sir, Sydonnie. »Roland laissa une bougie allumĂ©e, comme la brune aux yeux clairs l’avait demandĂ©. Elle lui avait demandĂ© de parler, de lui, de tout, sans s’arrĂȘter. Mais l’aĂźnĂ© RivefiĂšre n’était pas un grand bavard, il essaya pourtant de faire de son mieux. Il parla de son enfance, mĂȘme oserons-nous dire de leur enfance, vu qu’ils s’étaient connus par le passĂ©. De sa famille, des choses de la vie, de la Fange, de la mort. Il osa mĂȘme reparler de ce mariage, mais un bref instant, il parla du soleil, de la neige, des saisons, du temps qui passe, de la libertĂ©. Cela coulait littĂ©ralement, il ne se rendait mĂȘme plus compte prĂ©cisĂ©ment du temps qui avait passĂ©, ni de ce qu’il se passait rĂ©ellement. Enfin, il se retourna vers Sydonnie, cette derniĂšre semblait s’ĂȘtre endormie. Elle paraissait paisible, ainsi allongĂ©e, plus vulnĂ©rable. Encore une fois, il la trouvait plus femme. Finalement, ce fut une belle rĂ©vĂ©lation que cette nuit lĂ . Il se permit de lui dĂ©gager une mĂšche de son visage. - Qu’est ce que tu me fais Sydonnie... »Dit-il dans un murmure. Puis il s’endormit Ă  son tour. Le rĂ©veil fut difficile, la sergente Ă©tait toujours lĂ , elle se rĂ©veilla Ă  son tour -ou l’était dĂ©jĂ -. - Comment te sens-tu Ă  prĂ©sent ? Si tu veux, je peux aller te chercher des vĂȘtements appartenant Ă  Serena, je suis certain qu’elle ne nous en tiendra pas rigueur. J’ai bien peur que tu fasses peur aux nobles en sortant ainsi. Certains pourrait mĂȘme te prendre pour un Fangeux. »Il se leva, lui prĂ©para une serviette propre. Il y avait tout le nĂ©cessaire pour faire une toilette. Il alla chercher les vĂȘtements, elle en ferait ce qu’elle veut. Serena n’était de toute façon pas au manoir. IL revint avec les affaires, les posa aux cĂŽtĂ©s de la serviette puis lui adressa un dernier mot, avant de quitter la Je te laisse donc, je reviendrai dans quelques minutes avec quelque chose Ă  boire et Ă  manger. Je ne te laisse pas repartir le ventre vide. »Il quitta donc sa chambre, dans le but de rejoindre les cuisines. Il ne savait pas si Margareth Ă©tait levĂ©e, dans le pire des cas, il s’en chargerait, ce n’était pas grand-chose. Sydonnie de RivefiĂšreSergenteSujet Re [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Mar 19 FĂ©v 2019 - 2007 Roland Ă©tait venu la rĂ©cupĂ©rer, attrapant sa main pour l’amener jusqu’à lui, pour Ă©viter Ă  la sergente de faire la connaissance du sol. Lentement, il l’avait aidĂ© Ă  se rĂ©installer dans son lit, et presque naturellement la noiraude c’était appliquĂ©e Ă  retirer ses bottes avant de s’allonger, elle aurait pu enlever son pantalon et sa chemise sans ressentir la moindre gĂȘne, la pudeur n’était plus pour elle depuis longtemps, depuis son entrĂ©e dans la milice. AllongĂ©e ainsi, elle avait fini par se dĂ©tendre, laissant ses doigts effleurer ses cĂŽtes pour venir Ă  la rencontre des fils, de la plaie, sans rien dĂ©faire, simplement pour chercher Ă  avoir pleinement conscience de son Ă©tat. Difficile pour la noiraude d’ĂȘtre raisonnable, difficile pour elle d’accepter Ă©galement de se livrer aussi fragile, sensible. La jeune femme avait fini par sous-entendre sa crainte de l’obscuritĂ© complĂšte, d’autant que sans journĂ©e Ă©tait aussi lourde, aussi Merci » avait-elle fini par dire avant de le questionner sur le fait de dormir en sa compagnie Roland Ă©tait venu la rejoindre, sans poser de question, soufflant que si c’était son dĂ©sir il le ferait. Mais le sien ? N’avait-il pas l’habitude de s’écouter ? Peu de temps avant, la noiraude avait cru entrevoir une autre facette du noble, celle un peu plus directe, un peu moins douce, un peu moins tendre et il fallait bien admettre que cela ne lui avait pas dĂ©plu. Elle lui avait demandĂ© de parler, il avait parlĂ©, Ă©voquant des souvenirs de jeunesse, d’enfance, tous les sujets avaient fini par y passer, y compris le fameux mariage qui ne lui avait offert aucune relation particuliĂšre. Pas ce soir, pas maintenant, non pas maintenant. S’installant confortablement contre lui, ignorant les rĂšgles de bonnes conduites, ignorant finalement tout le reste. Ses yeux avaient fini par se fermer lentement pour la faire tomber dans un sommeil profond agitĂ© simplement par quelques mauvais rĂȘves, par quelques mauvais souvenirs et chaque petit couinement fut Ă©touffĂ© contre la silhouette masculine. La femme d’armes avait fini par Ă©merger sur le petit matin, certainement Ă  cause des mouvements de celui qui Ă©tait restĂ© avec elle. À peine avait-il ouvert les yeux, que dĂ©jĂ  il parlait, cela fit froncer les sourcils Ă  la responsable de dĂ©sormais plusieurs groupes armĂ©s. Elle avait glissĂ© lentement un doigt jusqu’à ses lĂšvres, esquissant un petit sourire encore endormi. Le rĂ©veil c’était sacrĂ©, moment de calme, de silence et tant que d’Algrange n’avait pas avalĂ© la moindre infusion il Ă©tait complexe de lui tirer autre chose qu’un grognement. Passant une main dans sa chevelure de jais, qui contenait les restants du sang sĂ©chĂ©s, elle s’était ensuite frottĂ© doucement les yeux. - Cela pourrait ĂȘtre drĂŽle, mais bon, je ne voudrais pas faire peur Ă  tes parents
 Je ne suis pas certaine d’avoir dĂ©jĂ  grande valeur Ă  leurs yeux. » souffla-t-elle Merci pour les vĂȘtements de Serena, je lui rendrais
 Tu sais, tu as raison, ta sƓur Ă  une trĂšs grande importance dans ma vie, mais soit certain que je ferais tout pour la protĂ©ger, toujours. Ce n’est peut-ĂȘtre pas une si mauvaise chose, non ? Deux paires d’yeux valent mieux qu’une, non ? »La noiraude l’avait regardĂ© se lever, sans chercher Ă  la retenir, sans avoir de gestes tendres ou moins tendres, la nuit n’avait pas Ă©tĂ© particuliĂšrement rĂ©paratrice, elle aurait apprĂ©ciĂ© dormir davantage, peut-ĂȘtre mĂȘme passer toute une matinĂ©e lĂąchement dans ce lit qui ne lui appartenait pas. Le temps d’une soirĂ©e, la hache de guerre avait Ă©tĂ© enterrĂ©e et elle ignorait s’il allait en ĂȘtre de mĂȘme maintenant. Seule dans la chambre, son regard Ă©tait fixĂ© un moment sur la porte, avant de dĂ©tailler Roland qui venait de refaire son apparition avec le pantalon et la chemise, elle le remercia dans un sourire, avant d’opiner Ă  son absence, du moins la raison de sa disparition. Sydonnie n’allait pas refuser une infusion, encore moins un petit je ne sais quoi Ă  elle avait fini par se redresser, retirant ses vĂȘtements pour s’octroyer une toilette minutieuse autour du rĂ©cipient d’eau, sa peau marquĂ©e par les coups, par les sanctions, par les blessures avaient fini par se retrouver aussi pĂąle qu’habituellement, sa chevelure fut humidifiĂ©e, brossĂ©e, puis lĂ©gĂšrement remontĂ©e en laissant volontairement une multitude de mĂšches rebelles et un peu ondulĂ©es. Enfilant le pantalon, elle s’autorisa nĂ©anmoins un autre choix plutĂŽt singulier, s’autorisant Ă  ouvrir l’armoire de Roland pour extirper une chemise afin de l’enfiler, refermant ensuite chaque bouton un Ă  un. Passant ses bottes, elle avait fini par ouvrir la porte, Ă©coutant si l’hĂ©ritier s’en sortait, elle avait fini par descendre petit Ă  petit les marches jusqu’à le rejoindre dans la cuisine’. La demeure semblait encore endormie, ce qui n’était pas pour dĂ©plaire Ă  la noiraude. Passant son visage dans l’ouverture de la porte, elle le dĂ©tailla un long moment s’appliquer Ă  rĂ©aliser un petit encas rapide. - Tu t’en sors ? » elle l’avait rejoint en quelque pas Qu’est-ce que tu nous a prĂ©parĂ© de bon ? » questionna-t-elle avant de s’appuyer contre un meuble Roland ? Je voudrais
 Qu’on discute toi et moi si tu veux bien ? » Sydonnie Ă©tait un peu hĂ©sitante, un peu perdue, son cƓur c’était pincĂ©, elle avait l’impression d’avoir rĂ©ellement mal agi avec lui, d’autant plus maintenant qu’il lui Ă©tait venu en aide, qu’il ne l’avait pas rejetĂ©. Et maintenant ? Croisant les bras sous sa poitrine, elle cherchait Ă  trouver un peu de courage. - Écoute, je voudrais que tu me laisses une seconde chance, je voudrais faire comme tu l’avais proposĂ© initialement, faire connaissance
 Et si nous ne nous correspondons dĂ©finitivement pas, alors, chacun retrouvera ses habitudes et si cela t’arrange je prendrais la responsabilitĂ© de cet Ă©chec. » elle se pinça les lĂšvres, jouant cartes sur table Je ne suis pas une femme noble irrĂ©prochable, je suis milicienne, j’ai un caractĂšre
 Enfin, tu as pu avoir un exemple
 Mais, je ne suis pas un monstre Roland
 Je suis loyale et fidĂšle Ă  notre duc, je n’ai qu’une parole
 Je suis honnĂȘte, peut-ĂȘtre plus avec les autres qu’avec moi-mĂȘme. » Un silence, lĂ©ger furtif, avant qu’elle ne reprenne - Je ne te demande pas une rĂ©ponse immĂ©diatement
 Prends le temps d’y rĂ©flĂ©chir. Je voudrais nĂ©anmoins encore abuser un peu de ta gentillesse. » elle sembla hĂ©sitante, avant de rajouter Raoul avait une fille, il l’élevait seul jusqu’à prĂ©sent, certainement issue d’une de ses multiples conquĂȘtes
 Enfin, je voudrais lui rendre visite. » elle se pinça les lĂšvres encore Tu peux refuser tu sais, je suis convaincu que ton titre d’octroie bon nombre de responsabilitĂ©, si tu ne peux pas, je partirais simplement aprĂšs notre petit encas du matin
 » Roland de RivefiĂšreComteSujet Re [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Mer 20 FĂ©v 2019 - 1813 Lorsque Sydonnie se rĂ©veilla, Roland avait dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  dire quelques mots. La brune lui avait collĂ© un doigt sur les lĂšvres, comme lui l’avait aussi quelques temps avant. Elle Ă©tait donc un peu grognon le matin au rĂ©veil, il trouvait cela totalement charmant. Il l’observa passer la main dans ses cheveux, se frotter les yeux. Et il ne put s’empĂȘcher de la trouver jolie, finalement. MĂȘme si elle avait du sang sĂ©chĂ© sur les cheveux et sur les vĂȘtements. Elle dĂ©gageait un charme naturel, une aura puissante, c’était indĂ©niable. Mais ce caractĂšre, ce fichu caractĂšre. Mais elle parlait enfin, lui promettant de toujours veiller sur Serena. Sa sƓur, elle qui Ă©tait comme la prunelle de ses yeux, il lui sourit en retour, signe qu’il lui faisait confiance sur ce point. MĂȘme si la nouvelle de leur pacte de sang avait Ă©tĂ© si difficile Ă  digĂ©rer, aprĂšs les explications de l’une et de l’autre. Il comprenait, pas tout Ă  fait, mais il essayait. - Je comprends que tes intentions envers Serena sont louables. Votre amitiĂ© spĂ©ciale, je ne la remettrai dorĂ©navant plus en doute. Je ne veux plus qu’elle souffre, je veux la protĂ©ger. Et je pense que sur ce point, nous nous rejoignons en effet. »L’hĂ©ritier avait dĂ©posĂ© les vĂȘtements Ă  Sydonnie. Il quittait Ă  prĂ©sent la piĂšce pour rejoindre les cuisines. Elle avait grand besoin de boire et de manger quelque chose de sain. Ses derniers Ă©vĂšnements semblaient avoir Ă©tĂ© plus qu’éprouvant. Un peu de sommeil lui avait sĂ»rement fait du bien, mĂȘme si ce la n’était pas assez. Elle avait souffert, mais si la milicienne en avait certainement vu d’autres et en verrait peut ĂȘtre encore. Jamais Roland n’avait vu une femme de son entourage dans un si piteux Ă©tat. Bien qu’elle l’ait incroyablement vexĂ©, Ă©nervĂ©, déçu. Il s’était occupĂ© d’elle la soirĂ©e derniĂšre et la nuit, et encore ce matin. C’était plus fort que lui. Au fond, il ne voulait pas de mal aux gens, mĂȘme ceux qui le dĂ©cevaient. Elle avait peut ĂȘtre ces raisons ce soir-lĂ , comme elle l’avait expliquĂ©. Elle s’était excusĂ©e, s’était justifiĂ©e. Il n’était pas si rancunier, il pourrait lui pardonner. Cette nuit avait peut ĂȘtre tout changer, seul l’avenir le dira. Le noble, ne souhaitant rĂ©veiller personne et dĂ©sireux de garder secret, si cela Ă©tait possible, le fait que Sydonnie ait dormi avec lui cette nuit, s’en alla prĂ©parer un petit en-cas pour la brune. Il avait mis de l’eau Ă  chauffer, avait prĂ©parĂ© du pain et quelques fruits. Elle choisirait bien ce qu’elle veut. Il y avait des coings, des pommes, des prunes. L’eau Ă©tait presque chaude, il s’apprĂȘtait Ă  y ajouter des baies de sureau et du tilleul. Il espĂ©rait que cela soit Ă  son goĂ»t. Ce fut alors que son attention fut troublĂ© par le bruit de la porte. La sergent fit son apparition dans entrebĂąillement, elle Ă©tait propre, vĂȘtue du pantalon de Serena, mais pas de sa chemise. Elle s’était permise d’en prendre une appartenant au Comte, dans une de ses armoires. Ce fait lui plut, mĂȘme s’il ne le montra pas tout de suite. Il Ă©tait assez surpris, mais agrĂ©ablement. Il disposa la nourriture et l’infusion sur la table, l’invita Ă  prendre une chaise pour se sustenter. Il se tourna face Ă  Jolie chemise. »Il lui adresse un sourire franc et sincĂšre cette fois. - Prends ce que tu veux en fruits, il y a du pain. L’infusion est Ă  base de baies de sureau et de tilleul, tu me diras si cela te convient. »Lui, croqua simplement dans une pomme. Il n’avait pas pour habitude de prendre de petit dĂ©jeuner. Mademoiselle d’Algrange voulait discuter, le blond lui fit signe de poursuivre, se demandant bien ce qu’elle allait lui dire de bon matin. Ce qu’elle lui dit le surpris une nouvelle fois, elle se remettait finalement en question, Ă©tait dĂ©sireuse de faire connaissance et mĂȘme de peut ĂȘtre aller plus loin. - Tu n’auras pas Ă  prendre toute la responsabilitĂ© sur ton dos en cas d’échec. MĂȘme si j’avoue bien le cacher, je suis loin d’ĂȘtre parfait aussi. »Il la taquina une nouvelle fois. C’était bon d’entendre les paroles de la milicienne. L’ambiance Ă©tait meilleure soudainement, plus dĂ©tendue. Au moins, ils jouaient cartes sur table, misant sur l’honnĂȘtetĂ©, la sincĂ©ritĂ©. Celui lui Je veux bien prendre un peu le temps de la rĂ©flexion. Au moins, Ă  prĂ©sent je sais Ă  quoi m’attendre, en retenant que le positif de notre prĂ©cĂ©dente situation. »Il prit sa main un instant, comme pour la rassurer. Lui faire comprendre qu’il n’avait pas encore bien digĂ©rĂ© leur altercation, mais que la porte n’était pas fermĂ©e pour autant. Tous deux semblaient Ă  prĂ©sent plus ouverts, aptes finalement Ă  accepter leurs fiançailles forcĂ©es. Enfin, rien n’était Je ne doute pas de tes qualitĂ©s, j’apprendrai Ă  les connaĂźtre, une Ă  une, avec le temps. Ne nous pressons pas, laissons le temps accomplir son Ɠuvre et voyons si le destin dĂ©cide de nous rapprocher, chĂšre Sydonnie. »Elle avait une autre demande Ă  lui faire, suite Ă  ces belles paroles. Elle lui apprenait l’existence d’une fille, celle de son sergent dĂ©cĂ©dĂ©. Elle voulait lui rendre visite. Peut ĂȘtre n’était elle pas encore au courant et que Sydonnie va devoir lui apprendre la nouvelle. Il imagine la peur et la tristesse de cet enfant, apprenant qu’elle Ă©tait seule Ă  prĂ©sent, sans plus aucune famille. Si la sergente lui faisait la demande, il ne pouvait la refuser. Elle avait besoin de lui, aprĂšs les douces paroles qu’elle avait eu Ă  son Ă©gard, il ne pouvait qu’accepter, l’accompagner dans cette Bien entendu Sydonnie, tu peux compter sur moi, je t’accompagnerai. »Il la laissa terminer de manger et enchaĂźna avec quelques questions quant Ă  cette Quel Ăąge a-t-elle ? Elle vit Ă  Marbrume ? »Si la rĂ©ponse Ă©tait l’extĂ©rieur, cela ne le dĂ©rangerait pas pour autant. Il Ă©tait sorti il y a peu, il pourrait recommencer. D’ailleurs, il prĂ©fĂ©rait ĂȘtre Ă  ses cĂŽtĂ©s si tel Ă©tait le cas, vu son Ă©tat encore Je vais me changer aussi, si cela ne te dĂ©range pas. Puis nous partirons. »Sydonnie Ă©tait libre de l’attendre ici, d’aller vers le hall d’entrĂ©e, dans les jardins, oĂč bon elle voulait. Roland se dĂ©pĂȘcha de retourner dans sa chambre, afin de faire un petit brin de toilette rapide, enfiler de nouveaux vĂȘtements, quelque chose de plus chaud pour sortir. Fin prĂȘt, il rejoignit sa promise. Sydonnie de RivefiĂšreSergenteSujet Re [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Jeu 21 FĂ©v 2019 - 1817 InstallĂ©e dans l’ouverture de la porte, la milicienne dĂ©taillait sagement l’hĂ©ritier, sans rĂ©ellement savoir quoi dire, ou quoi faire. La noiraude avait besoin de parler, de s’exprimer, oui, elle ressentait cette culpabilitĂ© vis-Ă -vis de son comportement passĂ©, nĂ©anmoins celle-ci Ă©tait mĂ©langĂ©e Ă  sa culpabilitĂ© liĂ©e Ă  la perte de son sergent. Elle Ă©tait responsable, sa rancƓur lui avait Ă©tĂ© fatale, mais lui aussi Ă©tait coupable, lui qui l’avait trahi, lui qui avait trahi le Duc. Ses deux prunelles bleutĂ©es observaient sagement la silhouette masculine, dĂ©taillant Roland se concentrer dans sa prĂ©paration, des fruits, de l’eau chaude, rien d’exceptionnel, mais nĂ©anmoins l’intention la touchait. D’un geste de la main, aprĂšs avoir tout dĂ©posĂ© sur la table, il l’avait invitĂ© Ă  venir s’installer, D’Algrange n’avait pas beaucoup hĂ©sitĂ© avant de venir dĂ©poser ses fesses sur une chaise. RĂ©cupĂ©rer une tasse d’eau chaude, non pas sans un certain plaisir bien visible. Les infusions Ă©taient quelques choses qu’elle apprĂ©ciait rĂ©ellement, sans se forcer, une petite chose simple de la vie, mais parfaitement convenable. À sa remarque au sujet de la chemise, elle Ă©tira de maniĂšre plus large ses lĂšvres, dĂ©voilant un semblant de dentition visiblement en bon Ă©tat. - Je suis contente qu’elle te plaise, je ne sais pas Ă  qui elle appartient, mais hormis la taille, je me trouve qu’elle me va parfaitement bien, certainement mieux qu’à son propriĂ©taire initial. » Humant la vapeur qui se dĂ©gageait de la tasse, elle avait ajoutĂ© simplement JL’infusion, c’est parfait, cela me suffit largement, je ne mange jamais beaucoup le matin. » Pour autant, sa main droite Ă©tait venue rĂ©cupĂ©rer une pomme, simplement pour jouer avec du bout de doigt, pour distraire sa pensĂ©e, ou pour clarifier son ordre de paroles. HonnĂȘte, mais un brin maladroit, le regard peut-ĂȘtre pas forcĂ©ment intense, Sydonnie avait fini par admettre avoir besoin de parler, de communiquer. En temps normal, elle n’use pas de ce type de phrase qu’elle n’apprĂ©ciait pas, nĂ©anmoins Ă  ce moment prĂ©cis elle Ă©tait incapable de ne pas la formuler. Exposant les faits, avec cette voix habituelle, d’Algrange n’était pas certaine elle-mĂȘme de ce qu’elle voulait, faire connaissance ? Discuter, se revoir ? Elle n’en savait rien, c’était une façon pour elle de se faire pardonner certainement, parce qu’elle ne se sentait pas capable d’aimer une nouvelle fois, de faire confiance, d’ĂȘtre déçu encore ou simplement lĂąchement abandonnĂ©e. - JAinsi l’hĂ©ritier RivefiĂšre n’est pas parfait ? En voilĂ  une drĂŽle de surprise. » taquina-t-elle gentiment en approchant la pomme de ses lĂšvres pour croquer dedans. Silencieuse, elle fut surprise de sentir sa main contre la sienne, surprise de l’entendre dire qu’il allait prendre le temps d’y rĂ©flĂ©chir. Roland n’avait pas l’air rancunier, pour autant, la situation restait complexe, mĂȘme encore maintenant et la dĂ©sormais sergente ne se voyait pas avoir le courage de poursuivre dans cette direction vis-Ă -vis de la conversation. Se pinçant les lĂšvres, elle avait fini par retirer sa main aprĂšs plusieurs longues secondes, prĂ©textant le besoin d’évaluer une gorgĂ©e de l’infusion encore chaude. - JLaissons faire le temps oui, puisse la TrinitĂ© nous guider dans notre
 questionnement. »C’est tout ce qui lui avait semblĂ© juste de rĂ©pondre, alors que ses yeux observaient pacifiquement celui avec qui elle discutait. La femme d’armes devait nĂ©anmoins se faire violence pour ĂȘtre aussi conciliante, aussi agrĂ©able, pour accepter l’idĂ©e que oui, il avait acceptĂ© sans rĂ©flĂ©chir ce mariage, que oui, il ne la connaissait pas et qu’il serait sans aucun doute toujours contre son travail. Pour autant, le comportement qu’il avait eu avec elle la nuit derniĂšre ne pouvait pas ĂȘtre ignorĂ©, Ă©tait-il plus important que tout le reste dans le fond. Les dialogues avaient fini par s’enchaĂźner et l’évocation de la fille de Raoul avait fini par arriver sur le tapis, Sydonnie avait besoin d’aller la voir, sans vraiment savoir pourquoi ou mĂȘme quoi dire. Elle Ă©tait responsable de la mort de son pĂšre, que pouvait-elle lui dire de plus ou d’autre ? Le fait qu’il accepte l’a toucha plus qu’elle ne le dĂ©montra. Ses lĂšvres trempĂšrent une nouvelle fois dans le liquide chaud, alors que la pomme finissait dans son estomac. - JElle doit avoir dix-sept ans maintenant, honnĂȘtement je ne sais pas, Raoul n’en parlait pas beaucoup. » elle se pinça les lĂšvres JRaoul vivait dans le quartier de la hanse, je suppose que sa maison n’a pas dĂ» s’envoler dans la nuit. » elle opina simplement avant de se lever J Je vais ranger un peu, et je te retrouve dehors. »D’Algrange, l’avait laissĂ© s’éloigner sans chercher Ă  le retenir ou Ă  prolonger la conversation. C’était Ă©trange aprĂšs tout, cette situation. L’un comme l’autre faisait comme-ci ils ne venaient pas de passer la nuit ensemble, comme si elle n’avait pas dĂ©barquĂ© hier soir recouverte de sang, comme si il y a quelques semaines en arriĂšre elle ne l’avait pas menacĂ© avec cette rage immense au fond du cƓur. RĂ©cupĂ©rant la vaisselle, elle avait rempli une bassine d’eau pour la faire, ranger les fruits, chercher les endroits ou ranger le tout avant de passer un petit coup sur la table. La femme d’armes apprĂ©ciait le rangement, autant qu’elle aimait contrĂŽler les Ă©vĂ©nements, sa vie. Ceci fait, la noiraude avait pris la direction de l’extĂ©rieur, le devant de la bĂątisse ou se trouvait certainement quelques plantations, elle Ă©tait hĂ©sitante, n’était plus vraiment convaincue que le fait que Roland l’accompagne soit une merveilleuse idĂ©e. AprĂšs un petit temps Ă  faire les cent pas, il avait fini par la rejoindre, sa tenue semblait un peu plus chaude et ce n’est qu’à ce constat le froid de l’extĂ©rieur sembla venir mordre sa peau. La sergente ne sembla guĂšre s’en soucier, lui indiquant simplement d’un petit signe de tĂȘte le chemin Ă  emprunter. - JJe t’accompagnerai au temple si tu veux, je crois me souvenir que tu t’occupes pas mal lĂ  bas en ce moment
 » elle eut ce semblant de pose, d’hĂ©sitation, alors qu’Aaron et son comportement lui revenait Ă  l’esprit J Est-ce que tu y vas pour aider, ou simplement pour prier ? MĂȘme si je suis certaine que cela va te surprendre, j’ai un profond attachement envers la TrinitĂ©. » C’était sincĂšre, Sydonnie n’avait jamais cessĂ© de prier, ou de faire des dons, elle avait toujours Ă©tĂ© prĂ©sente, avant, pendant et aprĂšs sa relation avec Aaron. Avait-elle-mĂȘme toujours cette rancune contre sa propre personne vis-Ă -vis de son comportement stupide et cette relation improbable. Pour autant, le prĂȘtre Ă©tait restĂ© dans ses contacts rĂ©gulier, il Ă©tait un homme intĂ©ressant, pouvait-il devenir un ami tout Ă  fait respectable. Quittant l’esplanade, le duo tout aussi improbable avait fini par arriver dans des quartiers un peu moins frĂ©quentĂ©s et frĂ©quentables, avec l’augmentation de la population, mĂȘme certaines ruelles de la hanse ne respiraient plus la sĂ©curitĂ© ou encore un confort particuliĂšrement prononcĂ©. Passant une main discrĂštement jusqu’à sa blessure, la femme d’armes sembla grimacer, ou ĂȘtre traversĂ©e par une douleur lĂ©gĂšre. Son corps semblant rĂ©agir avec un lĂ©ger retard vis-Ă -vis de tous les chocs qu’il avait endurĂ© les jours d’avant. - JC’est lĂ . »Ses pas s’étaient stoppĂ©s devant une ancienne maison, la façade n’était pas particuliĂšrement agrĂ©able Ă  l’Ɠil, la porte pas particuliĂšrement entretenue, les volets Ă©taient dĂ©jĂ  ouverts, pourtant il n’était pas trĂšs tard dans la matinĂ©e. - JBon, allons-y » murmura-t-elle, avant de s’approcher jusqu’à la porte pour frapper. Le temps d’attente fut plutĂŽt long, peut-ĂȘtre un peu trop et quand enfin elle avait fini par s’ouvrir, c’était pour dĂ©voiler une jeune femme autour des 17 ans, les yeux fatiguĂ©s et certainement dĂ©formĂ©s par la rougeur et les cernes, une longue chevelure brune en cascade, des vĂȘtements en mauvais Ă©tat. La jeune fille dĂ©tailla un long moment d’Algrange, avant de venir se jeter dans ses bras, la serrant avec force au niveau des cĂŽtes sans que la femme d’armes ne dĂ©montre aucune douleur. - Il est mort
 »- JJe sais. »- Qu’est-ce que je vais devenir ? Je vais devoir aller au temple
 Je.. La maison ? Il faut payer le loyer
 et
 Il est mort
 Je vais.. Je vais faire quoi ? »- JTu vas venir Ă  la maison. » La prise de dĂ©cision venait de se faire, jusqu’à maintenant d’Algrange ne savait pas pourquoi elle avait eu ce besoin de venir, maintenant elle savait. - JJe vais assumer tes dĂ©penses, tu vas reprendre l’entreprise de ma famille, je te formerai. Rassemble tes affaires, je repasse te chercher ce soir aprĂšs ma journĂ©e, c’est d’accord ? »La gamine resta un long moment sans rĂ©ponse, se retirant des bras de la milicienne, pour venir s’engouffrer dans ceux de Roland, elle Ă©tait larmoyante, le visage humide des perles salĂ©es. Elle ignorait qui il Ă©tait, elle ne l’avait sans doute jamais vu, mais la jeune fille en avait dĂ©duit qu’il devait ĂȘtre un proche de la milicienne peut-ĂȘtre son mari ou son compagnon et elle se sentait de le remercier lui. - Merci, monsieur, merci madame d’Algrange. Je vous promets d’ĂȘtre discrĂšte, je, je sais faire des choses
 J’apprendrais, je ne vais pas vous poser de problĂšme. »Glissant une main discrĂštement sous sa chemise, Sydonnie semblait vĂ©rifier l’état de sa plaie. L’enlacement avait semblĂ© crĂ©er quelques petites ouvertures Ă  la blessure, sans gravitĂ© cependant. AprĂšs plusieurs minutes, elle avait fini par se dĂ©gager des bras de Roland, Sydonnie n’avait pas rĂ©ellement fait attention s’il y avait eu un Ă©change ou non entre les deux, s’était-elle enfermĂ©e dans ses pensĂ©es et dans les consĂ©quences de cette proposition faite sans rĂ©flĂ©chir. La gamine avait fini par s’excuser Ă  de multiples reprises, avant de disparaĂźtre pour certainement prĂ©parer ses affaires. Sydonnie resta un long moment sans bouger, dĂ©taillant la porte qui venait de se fermer, avant d’observer Roland. Elle se passa une main sur une tempe massant doucement. - JJe n’étais pas venue pour ça Ă  la base
 Je voulais juste voir comment elle allait
 » souffla-t-elle en descendant les marches Jje ne suis pas certaine de savoir gĂ©rer une adolescente en deuil » conclut-elle incertaine J Tu as des conseils peut-ĂȘtre, parce que je pense que je vais en avoir besoin ? Je peux t’accompagner au temple si tu veux, je vais en profiter pour prier un peu
 » Roland de RivefiĂšreComteSujet Re [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Ven 22 FĂ©v 2019 - 2145 - Je suis tout Ă  fait d’accord, elle te va Ă  ravir cette chemise, bien plus qu’à son propriĂ©taire, c’est Ă©vident. »Roland apprĂ©ciait ce genre de discours lĂ©ger, cela changeait. C’était rafraĂźchissant. Et signe que leur entente Ă©tait bel et bien redevenue cordiale. Puis, si elle avait envie de prendre un vĂȘtement lui appartenant, c’était peut ĂȘtre un signe Ă©galement, qu’elle n’était plus si fermĂ©e Ă  l’idĂ©e de partager du temps avec l’aĂźnĂ© RivefiĂšre, et peut ĂȘtre se rapprocher. L’infusion semblait lui plaire, c’était parfait. Elle prit aussi un fruit, une pomme. Roland observait ses doigts jouer avec le fruit, tandis qu’elle le taquina une nouvelle fois. Il lui rĂ©pondit dans un sourire complice, c’était dĂ©licieux d’apprendre Ă  connaĂźtre une personne. Ils se cherchaient, se taquinaient, n’étant en rĂ©alitĂ© forcĂ©s Ă  rien, laissant les choses se faire. C’était plaisant. Roland savourait l’instant, il ne durerait peut ĂȘtre pas, il ne savait pas oĂč cette histoire qui n’en Ă©tait qu’à ses balbutiements, allaient l’emporter. Mais il voulait bien l’accueillir les bras ouverts, faisant confiance aux Dieux et Ă  leurs desseins. Lorsque le noble avait rĂ©pondu Ă  la demande de Sydonnie, il avait attrapĂ© sa main, pour la rassurer, lui faire comprendre que malgrĂ© ce qui c’était passĂ©, il ne s’était pas complĂštement refermĂ© Ă  elle. Il fallait du temps, c’était certain. La brune sembla se trouver mal Ă  l’aise avec ce geste, elle retira sa main et insista sur la question du temps. Roland n’avait pas voulu ĂȘtre dĂ©placĂ©, ce n’était pas son genre. Mais il comprenait la mĂ©fiance de la milicienne. Elle n’avait certainement pas eu que de bonnes relations avec les hommes. De par son mĂ©tier, la vie en gĂ©nĂ©ral, toutes ces Ă©preuves, comme celle du jour prĂ©cĂ©dent. C’était une femme difficile Ă  apprivoiser, Ă  dĂ©chiffrer. Il fallait rĂ©ellement que l’hĂ©ritier se montre patient, comprĂ©hensif. Il n’était pas toujours trĂšs patient, encore moins maintenant. Il s’emportait plus facilement, avait du mal Ă  tolĂ©rer certaines choses. Mais il allait s’y forcer avec la jolie brune. Elle semblait apte elle aussi Ă  faire des efforts. Simplement, ne pas brusquer les choses, rester prĂ©sent, mais sans trop en faire. Et attendre, voir comment les choses Ă©volueront. Mais il ne pourrait pas l’attendre indĂ©finiment. Si la dĂ©sormais sergente lui faisait comprendre directement ou indirectement que ses efforts semblaient vains, il n’insisterait pas. Leur histoire et les explications sur celle-ci furent mise de cĂŽtĂ© ensuite. Sydonnie lui apporta quelques prĂ©cisions sur la fille de son ancien sergent. Elle Ă©tait vraisemblablement ĂągĂ©e de dix-sept ans et elle vit dans le quartier de la Hanse. Ils y seraient donc vite rendus. Roland ne savait pas vraiment Ă  quoi s’en tenir en allant lĂ  bas, il verrait bien. Il avait acceptĂ© de l’accompagner, alors il la suivrait dans cette petite avisa donc la dame d’Algrange de son dĂ©sir d’aller se changer avant leur dĂ©part. Ayant portĂ© et soignĂ© la milicienne, il avait lui aussi ses vĂȘtements tĂąchĂ©s par le sang. Ce n’était rien, mais pour l’extĂ©rieur il Ă©tait plus sage qu’une personne de son rang se montre prĂ©sentable. Surtout qu’ils allaient rendre visite Ă  une jeune fille, dont le pĂšre Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ© trĂšs rĂ©cemment, autant ne pas l’effrayer fit donc une rapide toilette, enfila des vĂȘtements un brin plus Ă©lĂ©gants, tout en gardant une certaine sobriĂ©tĂ©, puis rejoignit Sydonnie. Cette derniĂšre avait dit qu’elle allait ranger la cuisine avant de sortir. Il avait envie de lui dire que cela n’était pas nĂ©cessaire, que la petite dame qu’elle avait effrayĂ©e la veille Ă©tait payĂ©e pour le faire. Mais il jugea bon de s’en abstenir. Il ne voulait pas qu’elle interprĂšte ses propos de maniĂšre en soit, le nouveau duo s’apprĂȘtait Ă  se mettre en marche en direction de la maison du dĂ©funt Raoul. Roland avait emportĂ© une petite cape noire, qu’il posa sur les Ă©paules de la jeune femme. Il faisait bien frais ce jour, vu qu’ils allaient ĂȘtre en extĂ©rieur, il s’autorisa ce geste envers elle. Libre Ă  elle de l’enlever si elle n’apprĂ©ciait pas. Elle lui indiqua ensuite la direction puis lui proposa d’aller ensuite, ensemble au temple. L’idĂ©e Ă©tait intĂ©ressante. Roland Ă©tait trĂšs croyant et pratiquant. Se rendre au temple, prier et aider les fidĂšles, prĂȘtres, apporter son aide, son savoir, son temps. C’était trĂšs important pour le noble. Il rĂ©pondit donc Ă  ses demandes, tout naturellement. - Nous pourrons nous rendre ensemble au temple oui, avec joie. J’y suis presque tous les jours, du moins lorsque je n’ai pas d’autres obligations. Je prie quotidiennement. Et depuis peu j’apporte mon aide aux prĂȘtres rencontrĂ© la pĂšre Aaron Clay rĂ©cemment, je ne sais pas si tu le connais. Il m’a proposĂ© des travaux de copiste et de prĂ©cepteur. J’apprĂ©cie ces activitĂ©s, j’apporte ce que je peux Ă  ceux qui en ont besoin et j’en ressors grandis Ă  chaque fois. Ils m’apportent autant que ce que je peux leur apporter. »Elle lui confia aussi sa fidĂ©litĂ© profonde envers les Trois, Roland n’en fut que ravi de l’apprendre. Il Ă©tait important et primordial de croire en la TrinitĂ©, mais une dĂ©votion sincĂšre et loyale pouvaient ĂȘtre rare chez les personnes de leur rang. - Cela nous fait une chose en commun alors, sans ma foi, je ne saurais peut ĂȘtre pas l’homme que je suis, la TrinitĂ© fait partie inhĂ©rente de moi. Tu as toujours Ă©tĂ© si ancrĂ©e dans la religion, ou tu t’en es rapprochĂ©e depuis le flĂ©au ? »Bon nombre de personnes, croyant mais sans plus d’attachement que cela, s’étaient rapprochĂ©s du temple en ces temps troubles. D’autres, en revanche, se dĂ©tournaient un peu, pensant que les Dieux se liguaient contre l’humanitĂ©, leur envoyant ces bĂȘtes immondes ravager leur ĂȘtre et leur Ăąme. La foi de Roland en Ă©tait que plus forte. Aucun sombre tableau n’avait rĂ©ussi encore Ă  Ă©teindre cette lumiĂšre qui continuait de le guider. Bien que, malgrĂ© tout, il n’était qu’un homme. Il pĂ©chait et se morfondait, comme un homme. Le sang-bleu vit ensuite celle qu’il accompagnait grimacer, elle avait passĂ© sa main en dessous ses vĂȘtements, peut ĂȘtre pour toucher et sentir sa blessure. Celle-ci devait ĂȘtre douloureuse, forcĂ©ment. Se rappelant dans le triste Ă©tat qu’arborait la milicienne lorsqu’il la retrouva, hier, dans le hall d’entrĂ©e de sa demeure, il voulut lui demander si elle allait bien, si elle souhaitait continuer. Mais Sydonnie annonça qu’ils Ă©taient dĂ©jĂ  arrivĂ©s Ă  destination. Il allait la surveiller, elle n’était pas en Ă©tat de trop forcer, avec les dures Ă©preuves qu’elle semblait avoir vĂ©cues, il fallait qu’elle se mĂ©nage, vraiment. Ils s’approchĂšrent de la porte d’entrĂ©e, la sergente frappa. Ils n’eurent pas de rĂ©ponse immĂ©diate, Roland la scruta, passa sa main briĂšvement dans son dos pour lui redonner du courage. Dans ces moments, oĂč le doute cohabite avec la crainte, il n’y avait pas grand-chose Ă  faire, attendre. Attendre que cette porte s’ouvre, rassurant les protagonistes de la prĂ©sence en chair et en os de la jeune fille. Celle-ci se prĂ©senta enfin. Elle se rua sur Sydonnie, la serrant dans ses bras. Roland la salua poliment et lui prĂ©senta ses condolĂ©ances, restant en retrait durant leur Ă©change. Il entendit que la brune aux yeux clairs lui proposait d’habiter avec elle, de quitter la maison. Les mots le surprirent, mais au fond il trouvait cela louable. Son sergent devait vraiment compter Ă  ses yeux et elle se sentait peut ĂȘtre redevable envers lui. Au point prendre sa fille sous son aile, de l’aider, de la loger, de lui donner un jeune vint ensuite se jeter dans ses bras Ă  lui, il fut un instant dĂ©concertĂ©, mais l’enlaça un instant en retour. Elle semblait perdue, dĂ©sorientĂ©e. Il lui adressa quelques mots rĂ©confortants. Lorsqu’elle disparut, allant rassembler ses affaires, se prĂ©parant pour le dĂ©part chez Sydonnie, Roland reporta alors son attention sur la sergente. - Je te rassure, je suis l’aĂźnĂ© de ma famille, je ne dĂ©tiens cependant pas les secrets non plus pour gĂ©rer des adolescents, encore moins en deuil
 C’est tellement dĂ©licat. Mais je pourrais t’aider Ă  traverser cela, l’aider elle aussi. Ma propre expĂ©rience pourra peut ĂȘtre vous ĂȘtre utile. Tu n’as pas Ă  gĂ©rer cela toute seule. Je serais lĂ . »Il lui lançait un regard sincĂšre. Aider autrui a toujours Ă©tĂ© son credo, cela ne changerait pas. Sydonnie ne pouvait pas tout assumer seule, elle avait besoin d’aide. - C’est tout Ă  ton honneur de lui offrir un toit et un emploi. D’ailleurs, qui gĂšre ton entreprise en ce moment ? Ta famille Ă©tait dans la dentelle, si je ne m’abuse ? »Il n’était plus tout Ă  fait certain que ce soit le cas, mais il Ă©tait intĂ©ressĂ© par le sujet. Roland ne connaissait pas l’état de son affaire familiale, par qui elle Ă©tait gĂ©rĂ©e, si Sydonnie Ă©tait impliquĂ©e de prĂšs ou de loin. Le noble acquiesça Ă  sa derniĂšre demande, ils partirent donc tous deux en direction du temple. AprĂšs tous ces Ă©vĂšnements, ces chocs Ă©motionnels, cela ne pouvait que leur faire le plus grand bien. Prier, se ressourcer, revenir sur des bases saines. C’était tout Ă  fait ce qui leur temple n’était pas si loin de l’ancienne demeure de Raoul, ils y entrĂšrent rapidement. Il entreprit de se diriger vers les immenses statues, majestueuses et resplendissantes reprĂ©sentations des Trois. Il salua prĂȘtres et fidĂšles qu’il croisa. A destination, devant la TrinitĂ©, il s’agenouilla humblement, commençant Ă  prier. Il resta silencieux un moment, son cƓur et son Ăąme avaient besoin de ce silence, de faire le vide pour ne se consacrer qu’aux divinitĂ©s. Sydonnie de RivefiĂšreSergenteSujet Re [TerminĂ©] Un RivefiĂšre peut en cacher un autre [Roland] Sam 23 FĂ©v 2019 - 1607 - Le muet ? » rĂ©torqua presque instinctivement la noiraude Il ne pouvait pas avoir Ă©normĂ©ment de prĂȘtres Aaron Clay, mais dans le doute, il Ă©tait plus prudent de vĂ©rifier. Sydonnie aurait pu s’étouffer ou partir dans un fou rire nerveux, mais il n’en fut rien. La jeune femme Ă©tait restĂ©e neutre, rĂ©ajustant la longue cape sur ses Ă©paules. L’attention lui avait tirĂ© un sourire, d’Algrange n’était guĂšre habituĂ© Ă  ce genre de petite attention. Mentir n’était pas une chose qu’elle apprĂ©ciait rĂ©ellement, aussi prĂ©fĂ©rait-elle passer sous silence certaine information, sans pour autant inventer des Je le connais, oui, c’était un proche il y a peu encore, c’est lui qui a rĂ©alisĂ© notre pacte avec Serena. » Souffla-t-elle alors que le premier souvenir qui lui revenait Ă  l’esprit Ă©tait cette fameuse proposition Lors de notre derniĂšre rencontre toi et moi et de ma colĂšre soudaine, tu as dĂ» payer certaine de ses maladresses, je suppose » confirma-t-elle Nous en parlerons une autre fois, si tu veux bien ? » La sergente n’avait guĂšre envie de parler d’Aaron, ni mĂȘme de cacher des informations Ă  Roland. L’honnĂȘtetĂ© est une chose trĂšs importante Ă  ses yeux, si elle souhaitait rĂ©ellement essayer de lui donner sa confiance, de s’entendre avec lui, si elle faisait le choix de lui offrir une chance, alors elle se devait de ne pas lui mentir. Pour autant ne s’imaginait-elle pas au bout d’un jour lui annoncer le plus simplement du monde oui, je suis sortie pendant une annĂ©e avec un banni, il m’a quittĂ©, je n’arrivais pas Ă  m’en remettre alors j’ai eu des relations intimes avec un prĂȘtre pour oublier qui m’a proposĂ© d’avoir une relation Ă  trois avec ta sƓur’. Ça faisait un peu beaucoup, un peu trop certainement, mĂȘme pour le grand et parfait Roland de RivefiĂšre. La conversation avait finalement repris autour du temple, sans pour autant que le prĂȘtre ne s’extirpe des pensĂ©es de la milicienne, le noble la questionnait autour de sa croyance, si elle avait Ă©tĂ© toujours trĂšs prĂ©sente dans sa vie ou plutĂŽt rĂ©cente. - Un peu des deux, je pense
 Tu dois t’en souvenir, mais mĂšre et pĂšre n’arrivaient pas Ă  avoir d’enfant et puis je suis finalement arrivĂ©e aprĂšs de nombreuses annĂ©es de priĂšres. MĂšre a toujours Ă©tĂ© trĂšs excessive avec la TrinitĂ©, elle m’en a Ă©loignĂ© sans mĂȘme s’en apercevoir
 » elle Ă©tait jeune certainement aussi Comme j’ai toujours aimĂ© provoquer mĂšre, j’allais Ă  contre sens de sa volonté  Ce n’est qu’une fois jeune femme que j’ai trouvĂ© le rĂ©confort dans notre culte. Je ne suis cependant pas la plus parfaite des fidĂšles, je suis une femme d’armes dĂ©jĂ . » elle s’était mise Ă  rire doucement J’ai 28 ans, je n’ai pas d’enfant ni de mari » un juste Ă©tat de fait Je crois que tu es le premier
 » prĂ©tendant officiel qu’elle accepte ? elle n’ose pas le formuler, Peu importe. Je vais nĂ©anmoins au temple chaque jour, j’offre des dons et j’essaie d’apporter mes quelques maigres connaissances sur la fange aux diffĂ©rents chercheurs. » Les pas avaient fini par amenĂ© Ă  destination et aprĂšs avoir franchi les quelques marches, aprĂšs avoir tambourinĂ© Ă  la porte, d’Algrange avait ressenti cette tension l’animer, cette angoisse la malmener. La jeune femme avait senti la main de Roland dans son dos et un lĂ©ger petit soupir d’aise avait fui ses lĂšvres. Ce n’était pas si dĂ©sagrĂ©able finalement d’avoir quelqu’un juste lĂ , pour la supporter. La porte avait fini par s’ouvrir la gamine par venir se blottir dans les bras de l’un, puis de l’autre, avant de redisparaĂźtre, laissant les deux jeunes gens sur les marches de la demeure. Sydonnie Ă©tait redescendue, lĂąchant un bref soupir, son idĂ©e lui semblait aussi surrĂ©aliste que d’admettre que Raoul Ă©tait mort, vĂ©ritablement mort et que jamais il ne reviendrait. Sa dĂ©marche lui semblait improbable, complĂštement, elle avec une enfant devenant femme Ă  sa charge, une gamine qui venait de perdre son unique famille et dont d’Algrange Ă©tait sans aucun doute la responsable de cette perte. DĂ©taillant Roland, elle admettait Ă  demi-mot que ce n’était pas une bonne idĂ©e, qu’elle ne savait guĂšre y faire avec les enfants. Se massant l’arriĂšre de la nuque, elle lui avait nĂ©anmoins offert un large sourire alors qu’il lui proposait d’ĂȘtre prĂ©sent. - Ne te sens pas obligé  C’est ma responsabilitĂ©. Mais, si tu te sens de m’aider Ă  apprivoiser une gamine
 je
 enfin, ça sera avec plaisir, mais fais-le que si tu as envie et non Ă  cause d’une obligation quelconque. » Offrant un sourire Ă  ce regard compatissant et visiblement sincĂšre, elle avait repris sa marche, empruntant la petite ruelle menant au temple. Le lieu de culte Ă©tait le centre de la ville et mĂȘme sans le vouloir, il y avait toujours de fortes chances de retomber sur son imposante bĂątisse. Il lui parlait de son affaire familiale, de la gestion et la dĂ©sormais gradĂ© ne savait guĂšre quoi lui rĂ©pondre. N’avait-il pas conscience qu’elle Ă©tait seule ? Toutes les tĂąches lui incombaient de ce fait. - C’est moi » souffla-t-elle Je cherche une personne Ă  former pour s’occuper du commerce, mais j’en reste la propriĂ©taire. Pour le reste, je gĂšre tout ce qui concerne ma famille et ses ressources, de loin ou de prĂšs. » elle roula les Ă©paules Ulysse est un brave homme, tu sais. J’ai de la chance qu’il me laisse entiĂšrement autonome, un autre homme aurait pu en profiter pour prendre possession de ce que nous possĂ©dions. De toute façon, depuis la fange et l’entassement de Marbrume, chacun a dĂ©jĂ  beaucoup Ă  faire pour survivre. »Elle fit un petit silence, ne sachant pas si sa propre rĂ©flexion serait bien perçue par le noble, nĂ©anmoins elle s’autorisa Ă  ajouter. - Je pense que la noblesse va disparaĂźtre de toute façon et qu’il est trĂšs important de se trouver une utilitĂ© ou une source de revenues indĂ©pendante » petite pause Regarde notre ville, le peuple, beaucoup survivent grĂące Ă  la clĂ©mence du Duc et le prĂȘt de la demeure, parfois de quelques serviteurs
 Mais la gentillesse du Duc va rencontrer des limites et tous ceux qui ne lui seront pas utiles finiront en dehors de l’esplanade, peut-ĂȘtre mĂȘme de la ville. » elle se pinça les lĂšvres On suspecte des mouvements de trahissons, une suspecte tellement de choses
Je pense que notre Duc fait ce qu’il peut, avec ce qu’il a
Marbrume Ă  de la chance d’ĂȘtre encore debout, tellement d’autres sont tombĂ©s si vites. » MĂȘme si jusqu’à prĂ©sent, la jeune femme avait dĂ©montrĂ© un profond dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la noblesse, cela ne l’empĂȘchait pas de rĂ©flĂ©chir Ă  l’avenir, Ă  l’évolution, Ă  se protĂ©ger et faire en sorte de parfaitement bien s’en sortir. Contrairement Ă  beaucoup, elle Ă©tait noble, mais elle Ă©tait surtout originaire de la ville, avait-elle encore pas mal de rentes, son commerce, des locations. Oui, elle Ă©tait certes discrĂšte, mais elle Ă©tait pleine de ressources et d’influence possible, seuls son caractĂšre de cochons, son agressivitĂ©, son choix de mĂ©tier et cette invisibilitĂ© lui permettaient d’éviter toutes pressions vis-Ă -vis du mariage. - Tu me parleras un jour de vos problĂ©matiques Roland. Quand tu seras prĂȘt, ma famille a toujours Ă©tĂ© proche de la vĂŽtre, cela ne changera pas, mariage ou pas. Ne dit pas non tout de suite, prend juste le temps d’y rĂ©flĂ©chir, un peu. » Elle avait profitĂ© de la proximitĂ© du temple pour faire silence, mais aussi pour l’obliger Ă  ne pas l’envoyer immĂ©diatement sur les roses. Rentrant dans la grande bĂątisse, elle avait tournĂ© sur la gauche pour rejoindre la salle contenant les imposantes reprĂ©sentations des trois pour prier. À genoux devant Rikni, Sydonnie laissa ses pensĂ©es formuler ses secrets, ses demandes, mais aussi ses multitudes de promesses et de priĂšre, elle n’était pas femme Ă  rĂ©clamer quoi que ce soit, survivre lui semblait ĂȘtre un suffisamment grand prĂ©sent pour le savourer pleinement. Ce fut ensuite au tour d’AnĂŒr, puis de Serus, certainement celui en qui elle se retrouvait le moins pour l’heure. La fatigue devait ĂȘtre lisible sur les traits de son visage, cette fragilitĂ© nouvelle qu’elle avait du mal Ă  tolĂ©rer Ă©galement. Comment allait-elle parvenir Ă  s’en sortir avec une jeune fille Ă  charge ? Comment allait-elle devoir se comporter avec Roland ? Un mariage Ă©tait-il rĂ©ellement dans ses projets, dans ses envies ? Ne lui parlait-il que d’arrangement ou de voir si le temps permettrait aux sentiments de s’amorcer ? Dans le fond, la noiraude Ă©tait inquiĂšte, mais aussi particuliĂšrement perturbĂ©e par les derniers Ă©vĂ©nements. Plus qu’elle ne le laissait voir, plus qu’elle l’imaginait elle-mĂȘme. AprĂšs un long moment de priĂšre, de questionnement intĂ©rieur, elle avait fini par se redresser lĂ©gĂšrement, dĂ©poussiĂ©rant par rĂ©flexe les quelques poussiĂšres de son pantalon. Par rĂ©flexe, elle avait enfoui lĂ©gĂšrement son nez dans le col de sa chemise, humant ainsi un peu cette odeur qu’elle ne connaissait pas vraiment. Silencieuse, elle avait fini par faire quelques pas vers la salle principale, laissant le noble terminer sans le dĂ©ranger. A ce moment-lĂ , elle aurait pu faire le choix de s’en aller, de le remercier et de ne plus jamais chercher Ă  le revoir. Pourtant un murmure lui insufflait tout le contraire, Ă©tait-ce certainement qu’égoĂŻstement, la solitude de l’instant lui faisait peur. Pour autant, comme souvent, la noiraude n’avait rien laissĂ© paraĂźtre, attendant que le noble revienne jusqu’à elle, pour reprendre la parole de sa voix presque calme, presque douce. - Je ne vais pas prendre davantage de ton temps, tu dois avoir beaucoup Ă  faire. Merci pour ton aide Roland, je te suis rĂ©ellement reconnaissante. Peut-ĂȘtre que tu pourras me montrer un jour Ă  quoi ressemble ton quotidien, ce que tu fais ? Peut-ĂȘtre mĂȘme pourrions-nous, nous entraĂźner ensemble une fois ? » Elle avait semblĂ© avoir encore des choses Ă  dire, sans poursuivre, essayait-elle de lui proposer des nouvelles rencontres ou de faire durer un peu ce moment ? Peut-ĂȘtre. Il Ă©tait nĂ©anmoins complexe d’affirmer qu’aprĂšs tout ça, la relation entre eux serait plus agrĂ©able, plus douce. Roland avait pu voir de multiples facettes de la personnalitĂ© de d’Algrange, mais l’inverse n’était pas toujours juste. Le noble semblait ĂȘtre dans cette perpĂ©tuelle maĂźtrise de lui-mĂȘme et il Ă©tait difficile Ă  la noiraude de visualisait ce qu’il aimait ou non, ce qu’il voulait ou ne voulait Je n’ai pas le droit de reprendre le travail tout de suite
. » finit-elle par admettre Il paraĂźt que je dois me reposer quelques jours avant de prendre mon nouveau grade
 » cela ne semblait pas particuliĂšrement lui plaire Vais-je peut-ĂȘtre en profiter pour me rendre aux thermes, me dĂ©tendre un peu
. Si jamais tu te sens un peu seul, je ne devrais pas trop bouger de chez moi
. Enfin, bon courage alors, pour
.ta journĂ©e ? »Puis ce fut cette hĂ©sitation, celle qu’on retrouve quand on ne sait pas rĂ©ellement dans quel type de relation elle Ă©tait ? Devait-elle lui serrer la main, s’amuser dans une rĂ©vĂ©rence ? L’enlacer ? Devait-elle lui proposer de partager encore un peu de temps ensemble ou simplement se taire et tourner les talons ? La noiraude n’avait pas rĂ©ellement bougĂ©, dĂ©taillant de ses grands yeux bleus la silhouette qui se trouvait devant elle, cherchant Ă  trouver des rĂ©ponses, mais aussi des solutions. Et maintenant ? [Je laisse pas mal d'ouverture, fin ou non du rp je te laisse le choix je repars Ă  mon week end en amoureux ! Si besoin, tu me fais signes o/ si jamais tu dĂ©cides de cloturer lĂ , merci pour le rp ] Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum
Mercide bien fermer les portes (caves et garages) aprĂšs votre passage par Jean Paul CHAMPAGNE · 6 juin 2018 Madame, Monsieur, Afin d’éviter tout risque de squatte, de dĂ©gradation, de vol et de vandalisme, il est impĂ©ratif : De veiller aprĂšs votre passage Ă  la fermeture effective Ă  clĂ© des portes d’accĂšs aux caves et aux garages (au – 1 et -2) .
Merci de fermer la porteUn jeune employĂ© de banque s'abrite derriĂšre un Ă©ternel sourire et dĂ©courage tous ceux qui cherchent Ă  percer ses un bourg de la cĂŽte bretonne, un vieux nĂ©gociant en vins dort sur un trĂ©sor familial et semble planer hors du jeunes filles entrĂ©es dans le cafĂ© du Viaduc fĂȘtent un Ă©vĂ©nement Ă©nigmatique, Ă  la fois sinistre et gai, une promesse fatale dont elles ne pourront plus jamais se contemple la prairie qui descend vers l'Odet oĂč son regard devenu flou crĂ©e des dĂ©tails magnifiques qu'il puise dans sa Tous les personnages d'HervĂ© Jaouen, Ă  la fois inattendus et proches, appartiennent Ă  un milieu et une Ă©poque en mutation, oĂč les plus faibles, coupĂ©s d'un monde qui les ignore, dĂ©rivent dans leurs univers d'occasion Ă©crit par HervĂ© Jaouenparu en 1999 aux Ă©ditions française, LittĂ©rature française, Contes et nouvelles174 pages, BrochĂ©Code ISBN / EAN 9782207250167La photo de couverture n’est pas contractuelle. eCWUjVB.
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